Armure dite de Bayard Vue de face

Pendant la première moitié du XIXe siècle, les armures conservées au musée d'Artillerie, ancêtre du musée de l'Armée, étaient toutes dotées d'attributions flatteuses, souvent au mépris de la date d'exécution que pouvait suggérer leur morphologie.
Le plus fameux des compagnons de François Ier, le chevalier Bayard (1476-1524), figurait ainsi en bonne place dans cette galerie de héros, de souverains et de grands capitaines, alors qu'aucun élément de ce harnois ne permet son rattachement formel au « chevalier sans peur et sans reproche ». En revanche, par son type et sa datation, cet équipement de grande qualité est particulièrement représentatif de ceux que pouvaient revêtir les cavaliers de la gendarmerie française au début du règne de François Ier (1494-1547, sacré en 1515). Rehaussées par une légère bande gravée et dorée, bordées d'une cordelière, les différentes pièces de l'armure, aux formes lisses et arrondies, correspondent au style franco-lombard, sans que l'on puisse déterminer si l'ensemble a été réalisé à Milan ou s'il provient d'un atelier français. Il faut dire que les maîtres armuriers tourangeaux ou lyonnais, qui dominaient alors la production armurière du royaume, étaient largement influencés par le travail des batteurs de harnois milanais, installés pour certains dans des comptoirs en France et ce dès le XVe siècle.