Personnage central des guerres de Religion, durant lesquelles il se posa en ardent défenseur de la foi catholique, Henri de Lorraine (1550-1588) a notamment participé au massacre de la Saint-Barthélemy (1572). Celui qui fut nommé duc de Guise en 1563 est en effet soupçonné d'avoir commandité le meurtre de Gaspard de Coligny alors chef de file du parti protestant. Plus tard, il bat les Protestants à Dormans (1575), une bataille durant laquelle une blessure au visage lui vaut le surnom d'Henri « le Balafré ». Henri trouve la mort la veille de Noël, en 1588, assassiné sur ordre du roi Henri III au château royal de Blois.
Harnois à la stature imposante, Henri mesurait près de deux mètres, une rareté à l'époque, dont la typologie s'inscrit dans la plus pure production française. A l'origine entièrement dorée à l'or moulu, la demi-armure ne conserve aujourd'hui que quelques traces de ce revêtement, particulièrement sur le colletin et les lames des épaulières. Hormis cette dorure, peu d'ornementations sinon quelques lignes gravées sur le plastron pour en souligner le busc très prononcé en « bosse de polichinelle ». On remarque l'absence de cubitières aux brassards sur un ensemble qui ne devait comporter ni cuissard, ni grèves, alors que le canon d'avant-bras droit et les gantelets sont perdus. Malgré tous ces manques, la masse du harnois avec ses tassettes larges et puissantes est considérable (42kg). Preuve que le duc de Guise n'avait pas commandé une armure d'apparat, mais bien une protection à la fois sure et fonctionnelle pour le combat. Les trois impacts de balle, extrêmement visibles sur le plastron corroborent cette analyse.