Dès le XVIIe siècle se généralise l'emploi du couteau de chasse qui remplace alors les traditionnelles trousses de chasse au ceinturon du veneur. Doté d'une longue lame à un seul tranchant, cette arme était utilisée pour servir le gibier ou lui trancher le jarret afin de le faire trébucher. Le musée de l'Armée présente dans un espace dédié à la chasse deux panoplies de ces couteaux particulièrement prisés Outre-Rhin et caractérisés par la richesse de leurs matériaux et la qualité de leur exécution.
Notre couteau de chasse se décompose en trois parties distinctes. Outre le couteau à proprement parler, un bâtardeau se glisse en effet dans une petite fente aménagée sur la partie extérieure d'un fourreau en cuir fauve.
La pièce principale possède une monture formée de quillons légèrement recourbés en sens inverse et d'une coquille en bronze dorée sur laquelle se détache en relief le combat d'un cerf et d'un chien. Sa fusée, qui a reçu un traitement particulier en émail de Saxe, est ornée de scènes à caractère mythologique comme la représentation d'une Diane chasseresse. La fusée de la seconde lame possède elle aussi un riche décor en émail et complète harmonieusement l'ensemble. Enfin, la lame du couteau réserve une surprise de taille. Entièrement gravée et dorée, elle porte en effet en sa partie centrale une inscription qui résonne comme une déclaration d'amour à l'activité cynégétique : « VIVE LA CHASSE ».