La danse théâtrale

Mary Louise dite Loïe Fuller est une américaine, pionnière de la danse moderne qui fit tournoyer les voiles de ses robes lors de ses représentations. Sa première chorégraphie appelée "la Danse Serpentine" créée en 1892 à New-York, connaît un franc succès. De nombreux films, dont l'un a été réalisé par les frères Lumière en 1896, témoignent notamment de ces prouesses artistiques avant-gardistes. Installée ensuite à Paris et engagée aux Folies Bergères, elle devient une figure incontournable du monde du spectacle de la Belle Epoque. Elle révolutionne les arts de la scène en jouant sur les décors, l'éclairage et les illusions d'optique. La plupart des brevets qu'elle dépose portent sur ses différents dispositifs. En 1900, elle participe à l'Exposition universelle de Paris dans son propre "théâtre musée" puis est éclipsée quelques années plus tard par sa compatriote, Isadora Duncan.

"La figure 1 est une vue de face d'une danseuse vêtue avec une robe de mon système et avec les bras élevés au-dessus de la tête. La figure 2 représente la même danseuse avec les bras écartés.
Ma robe se compose d'une très longue jupe (J) formée de plusieurs lés coniques cousus ensemble, larges à la base et étroits au sommet. Cette jupe (J), qui est fixée à un cercle (G) en métal ou autre matière convenable adapté à la tête de la danseuse, peut être fendue sur le côté pour laisser passer la tête seule, ou bien la tête avec une partie ou la totalité du corps.
A l'intérieur de la jupe, et complètement dissimulés, se trouvent deux bambous ou joncs (B B '), cintrés à une extrémité, et munis d'une corde( A) qui empêchent la déformation de la courbe. Ces bambous sont tenus avec les mains pendant la danse et servent à la danseuse, soit pour élever une partie de sa robe au-dessus de sa tête comme en figure 1, soit pour en écarter les plis comme en figure 2, le sommet de sa jupe restant toujours fixé à sa tête.
En donnant à son corps un mouvement de balancement et de rotation suivant le caractère de la danse qu'elle doit exécuter, et en imprimant à ses bras en même temps qu'aux bambous (B B)' des mouvements ondulatoires successifs autour de son corps, elle forme avec sa jupe des courbes gracieuses et variées qui permettent en combinaison avec des projections blanches ou colorées de lampes électriques d'obtenir de très beaux effets scéniques".