Le premier bâteau propulsé

Jusqu’à la fin du 18e siècle, la plus petite des barques ou le plus grand des vaisseaux, ne peut être mis en mouvement que par la force du vent ou celle des rameurs. La maîtrise de la vapeur va ensuite permettre de mettre au point les premières embarcations à moteur. Exit voiles et rameurs à l’âge de la vapeur. Dans le domaine de la propulsion marine, le marquis Claude de Jouffroy d’Abbans est un précurseur. Emprisonné sur une île au large de Cannes à la suite d’une rixe amoureuse, c’est de là qu’il observe le passage des bateaux et se met à étudier les sciences. De retour en Franche-Comté en 1776, il construit le Palmipède dont une machine à vapeur actionne des rames en forme de palme. Il parvient à naviguer avec succès pour la première fois de l'histoire de la navigation à Baume-les-Dames dans le Doubs. Malgré des difficultés financières et familiales il construit un second bateau, le Pyroscaphe, qu’il teste le 15 juillet 1783 devant dix mille spectateurs, en remontant la Saône sur plusieurs kilomètres au nord de Lyon. Mais, poussé à l'exil par la Révolution française, il ne reprend ses travaux qu’en 1816. Il fonde alors un chantier naval et inaugure le bateau à vapeur Charles-Philippe, évolution du Pyroscaphe, le 20 août 1816, quelques mois après en avoir déposé le brevet d’invention