Cet orgue est constitué de douze canons en bronze de petit calibre fixés sur un plateau équipé d'une hausse et monté sur essieu. Les projectiles utilisés sont des balles de plomb capables de percer les armures à faible distance (30 à 50 m). L'agencement des tubes, fixés les uns aux autres, et leur morphologie particulière permettent de tirer une salve de douze coups, c'est-à-dire une décharge simultanée d'au moins douze balles ne nécessitant qu'une seule mise à feu.
De telles armes pouvaient être utilisées en contexte urbain lors des sièges, pour contrer les assaillants qui s'infiltrent par les brèches, ou sur les champs de bataille, où ils pouvaient être utilisés pour le tir rapproché dans le but de faucher les premiers rangs de l'infanterie adverse. Cette exceptionnelle pièce d'artillerie conserve donc la puissance de l'armement portatif mais permet d'en améliorer l'efficacité face à un groupe d'ennemis grâce à l'augmentation du nombre de tubes. Connus depuis le milieu du XVe siècle, les orgues sont de véritables armes antipersonnel et ne doivent pas être confondus avec les ribaudequins (plateaux à bras montés sur essieu et utilisés pour le transport de pièces d'artillerie).
Les tubes possèdent des marques de propriété qui semblent indiquer qu'ils faisaient partie du parc d'artillerie de Sigismond le Riche, archiduc d'Autriche de 1446 à 1490, dont hérite Maximilien de Habsbourg (le futur empereur Maximilien Ier).