Pistolet à rouet, France, vers 1600 Vue générale

Ce pistolet appartenait à une paire dont l'autre exemplaire n'est actuellement pas localisé. Son canon de section circulaire, séparé en plusieurs parties par d'importantes moulures, est « ciselés par le bout » d'un double renfort gravé d'écailles. Il est insculpé au tonnerre du poinçon figurant deux clefs croisées au-dessus des lettres « IPI ».
La platine au grand ressort interne est de type français, ciselée à l'arrière du motif en demi-cercle commun aux mécanismes français de la fin du XVIe siècle. Le rouet est allégé d'une forte dépression centrale et la mâchoire supérieure du chien est restée libre. La monture s'achève « en queue de poisson » à la manière allemande.
La lame de métal solidaire de la queue de culasse qui contourne la poignée et le pommeau pour atteindre l'arrondi du rouet, renfort habituel à la fin du XVIe siècle, devient du fait de son inscription un élément déterminant. « SOLA IOVIS IACVLATVR DEXTERA FVLMEN » (Honore l'illustre propriétaire de ce pistolet) répond au « VIS EST ARDENTIOR » du pistolet faisant paire pour évoquer Jupiter détenteur suprême de la puissance du feu à laquelle est fréquemment associée la personne royale.
Ainsi Henri IV est-il représenté en « Jupiter Imperator » projet de statue ou en « Jupiter foudroyant », autant de références qui permettent de rapprocher cette arme du souverain.