Arrivant de Frohsdorf, le comte de Chambord se rend à Blois dans la nuit du 2 au 3 juillet. Il parcourt nuitamment le cœur historique de la ville, puis s’accorde un peu de repos à l’Hôtel d’Angleterre, qui domine les quais de la Loire avant de rejoindre Chambord. Le comte y est accueilli par le régisseur du domaine, Eugène Arnoult, qui a préparé à son intention un logement dans l’enceinte basse du château. Lors de son unique séjour à Chambord, le comte rédige et publie son manifeste du "drapeau blanc" le 5 juillet 1871. Dans ce texte, il affirme son attachement irréversible au drapeau blanc: "Il a flotté sur mon berceau, je veux qu'il ombrage ma tombe ...". Le texte est publié quelques jours plus tard dans le journal Le Figaro. A nouveau en 1873, le comte de Chambord répète son refus absolu de devenir un roi « légitime de la Révolution » en cédant sur la couleur du drapeau. Il se présente comme le garant de la tradition et le défenseur de l’honneur des Bourbons : « Ma personne n’est rien, mon principe est tout. » Rien de nouveau pour le prince, mais une véritable déception chez les royalistes, qui y voient la fin de leur rêve. Le comte quitte Chambord le 6 juillet pour se rendre à la gare de Blois, d’où il prend un train de nuit pour Paris. Étrangement, aucune gravure, aucune photographie, ne semble avoir été réalisée à l’occasion du séjour du prince dans son domaine. Il reprend le chemin de l’exil.