Formé dans l’atelier de Simon Vouet puis à Rome, le peintre Claude François choisit le nom de frère Luc quand il rentre dans l’ordre des Récollets en 1645 et se consacre spécifiquement à des sujets de piété et à la représentation de saint François. Il s‘attache ainsi à de vastes compositions ("La Vie de saint François" du couvent de Sézanne) ou bien à une série de portraits du saint adorant le crucifix, tel l’exemple du tableau de Saint-Germain-en-Laye : en extase, le visage est pâle et brûlé par la fièvre, imprégné de douleur et de mystère ; les stigmates repérables sur ses mains marquent les plaies du Seigneur imprimées dans le corps du saint, les franciscains reconnaissant ainsi un signe de l’Election divine La composition simple et clairement structurée, aux tonalités bleues et brunes concentre l’intensité dramatique sur le visage proprement dit du saint.