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Demi-armure de joute, France, vers 1580 Vue de profil

Musée de l'Armée - Hôtel des Invalides

Musée de l'Armée - Hôtel des Invalides
Paris, France

Cette petite armure, malheureusement incomplète, provient de l'armurerie du château de Sedan, où elle était faussement attribuée à Robert IV de la Marck, mort en 1556. Cette pièce témoigne des derniers feux de l'armurerie française à la fin du XVIe siècle, à un moment où un écart notable commence à se creuser entre les harnois destinés à la guerre et ceux conçus pour l'apparat ou la joute. Les premiers sont devenus des équipements exclusivement fonctionnels, le plus souvent noircis pour faciliter leur entretien et pour éviter le fastidieux et coûteux polissage « à blanc » qui effaçait les traces du marteau du batteur. Les armures destinées à la joute conservent encore en revanche, et comme on le voit ici, leur caractère ornemental, sans toutefois atteindre la perfection des pièces à décor maniériste créées à la génération précédente.
La construction de cette armure et sa rigoureuse symétrie permettent de l'attribuer à un atelier français, tandis que sa silhouette et particulièrement le profil de son plastron descendant en « panse d'oie » autorisent une datation autour des années 1580. La défense de tête, un armet à la forme atypique au timbre en ogive sommé d'une courte crête, préfigure quant à elle les casques de la première moitié du XVIIe siècle. Le gorgerin, trop rigide pour une utilisation sur un champ de bataille, confirme sa vocation de protection de joute. Le solide ventail en une seule pièce couvrant le visage est percé, du côté gauche, par une série de fentes verticales et par cinq larges évents en forme de S. Un crochet pivotant, à la manière française, le maintient fermé, tandis qu'une béquille de préhension permet au porteur de l'ouvrir aisément avec ses gantelets.
Ces derniers ne nous ont pas été conservés, pas plus que les défenses de jambes, si elles ont jamais existé, et les tassettes articulées protégeant les cuisses ont vraisemblablement perdu quelques lames, particulièrement du côté droit qui ne comporte plus que quatre d'entre elles.
Sur la totalité de la surface brunie de l'armure, se déploie un décor très original vraisemblablement inspiré par celui des textiles façonnés. Il est composé de rinceaux et de fleurs dorés, dont le souple dessin contraste avec le caractère rudimentaire de leur exécution ; ces motifs ne sont pas gravés, mais sont formés par un dense semi de coups de pointeau insculpés dans le métal.
Beaucoup de harnois français contemporains sont, comme celui-ci, démunis de défenses de jambes, ce qui les a parfois fait qualifier « d'armures de joute à la barrière », exercice guerrier opposant deux combattants à pied qui ne pouvaient porter de coups au-dessous d'une barrière arrivant à hauteur de la taille. Une des tentures de la célèbre tapisserie des Valois, conservée au musée des Offices à Florence, illustre ce type d'affrontement courtois.
Ce harnois est équipé d'une seconde défense de tête complémentaire, dont le timbre est sommé d'un simple cordon en guise de crête et dont la partie gauche du visage est renforcée par une plaque rapportée de forme ovoïde.

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  • Title: Demi-armure de joute, France, vers 1580 Vue de profil
  • Date Created: Ca.1580
  • Location Created: France
  • Physical Dimensions: With support: 0,80 (w) x 1,80 (h) x 0,50 (l) m
  • Provenance: previous collection: château de Sedan
  • Subject Keywords: Protection, Ornament, Gilding
  • Type: Armet
  • Rights: Photo (C) Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Chavan
  • Medium: Fer, Laiton, Cuir, Textile, Bleui, Doré
  • Inventory: 2015.0.441
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