Épée de chasse Vue générale - Dépliée

Parmi les pièces les plus spectaculaires du musée de l'Armée figure une épée de chasse dépliable. Cette arme vraisemblablement confectionnée pour la chasse au sanglier reprend quasiment point par point les caractéristiques mentionnées par René de Maricourt (1575-1632) dans son traité cynégétique rédigé en 1627 à l'attention du souverain Louis XIII (1601-1643) : « (l'épée) ne doibt avoir qu'un demi pied de tranchant par la pointe et le reste ne doibt être qu'une barre de fer en façon de brette, craignant de blisser (blesser) ou de tuer les leuriers (lévriers) lorsqu'ils tiennent le sanglier ou le loup ».
En position repliée, les dimensions de la pièce permettent à son propriétaire de la porter facilement à la ceinture à la manière d'une épée de ville. En revanche, une fois déplié l'ensemble mesure 1,86 m. et se transforme en un véritable épieu. Les quillons inversés de la garde se muent alors en de solides et très esthétiques arrêts latéraux, dispositif transversal à la lame servant à limiter la course de l'arme à travers les chairs de l'animal attaqué.
Articulée en trois éléments retenus entre eux par des charnières que maintiennent des bagues coulissantes, la lame se compose en fait de deux barres de fer de section rectangulaire et d'une pointe tranchante à arête médiane à son extrémité.
Contrairement à la lame dont la sobriété permet à l'éclat du fer forgé de ressortir, le pommeau, la poignée, les quillons et la coquille de la garde accueillent un riche décor ciselé répétant le motif assez peu courant à l'époque de la « tête de maure ».