Dans le cadre de sa politique culturelle d’ouverture à l’art contemporain, le musée des Arts et Métiers a donné carte blanche à l’artiste Champion Métadier. Du 16 octobre 2020 au 27 juin 2021, les TOXICTOYS, trois épreuves d’exposition monumentales créées pour le musée, seront présentés au sein de la collection permanente.

La création singulière de la production d’images digitales de Champion Métadier depuis ces dix dernières années se construit uniquement à partir de ses propres clichés photographiques métamorphosés et de ses multiples dessins préparatoires.

Les TOXICTOYS créés par l’artiste pour le musée des Arts et Métiers défient les lois de gravité de la figuration et de la composition. Dans le paradoxe des proportions, ces œuvres monumentales font transiter du côté de l’imprévisible, de l’inconnu et se transmuent en allégories, paradoxes de ses créations d’images qui s’affranchissent du réel et où le geste de l’artiste conquiert son unicité. Cette inventivité sans cesse remise en action est celle, souvent non repérable, d’objets dont on ne peut, alors imaginer l’existence, mais qui nous immergent dans le rappel des sensations vécues ou paradoxalement de perceptions à venir.

De ses détournements d’objets, de Picabia à Duchamp, ou de Warhol à Lichtenstein, Champion Métadier fait vaciller la frontière entre art et technique et donne ainsi vie à une énergie chorégraphique sous haute tension. L’œuvre de l’artiste se compose, se décompose et se superpose régulièrement d’éléments graphiques, d’architectures, de mises en perspective et de mises en espace volontairement déstabilisées et déstructurées. S’y ajoute une importante mise en contraste d’images déroutantes et mouvantes qui semblent en lévitation.

Tout en inscrivant des lignes de connexion en alerte, Champion Métadier nous conduit vers des objets innommables, parcourus de flux et d’énergies contradictoires et hybrides, qui semblent flotter dans un espace sidéral évoquant notre monde en mutation permanente, celui d’un monde dominé par les réseaux de surveillance et par ses effets toxiques.

L’artiste aime à rappeler que « la création doit nous faire songer à la complexité du monde et à la complexité de notre rapport avec lui».