Noureev à l'Opéra de Paris

En 2018 le Ballet de l’Opéra national de Paris rend hommage à Rudolf Noureev, qui fut Directeur de la Danse à l’Opéra de 1983 à 1989. Le chorégraphe, qui aurait eu 80 ans cette année, a profondément marqué l’histoire du répertoire qu’il a enrichi de ses grands ballets, de Don Quichotte en 1981 à La Bayadère en 1992. Plus de deux décennies après son départ de l’Opéra et sa disparition, le jeune Tatar qui fit de la France sa terre d’accueil, reste merveilleusement présent au sein de la Compagnie et ses œuvres, toujours vivantes.

Rudolf Nureyev and the Paris Opera Ballet in "Swan Lake" (1973) by Colette Masson / Roger-ViolletOpéra national de Paris

Le public parisien découvre Rudolf Noureev en mai 1961 lorsque le Ballet du Théâtre Kirov vient pour une tournée. Le danseur fait ses premiers pas sur la scène du Palais Garnier dans le rôle du Prince dans La Belle au bois dormant. Le succès est immédiat. À partir de ce moment les liens forts se tissent entre Noureev et l’Opéra national de Paris qui l’invite à participer à de nombreuses représentations de sa Compagnie de danse.

Rudolf Nureyev rehearsing The Sleeping Beauty (1961) by INAOpéra national de Paris

Rudolf Nureyev and Noëlla Pontois (1974-10) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Rudolf Nureyev (Apollon) in Apollon Musagete (1974-11) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Rudolf Nureyev in Giselle (1979-02) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Travailleur acharné, doté d’un rare talent et d’une personnalité hors normes, Noureev impressionne sur scène, en incarnant les rôles dans les ballets classiques et modernes.

Rudolf Nureyev and Noëlla Pontois (1983-02) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Mais aussi à la barre pendant les cours qu’il continue à suivre chaque jour.

Rudolf Nureyev in "Manfred" (1979) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Manfred

En 1979 Noureev crée une première chorégraphie pour le Ballet de l’Opéra national de Paris : Manfred.

Rudolf Nureyev and Florence Clerc in "Manfred" (1979) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Rehearsal of "Don Quixote" (1981) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Don Quichotte

Don Quichotte est créé par Marius Petipa en 1869 à Moscou. Le ballet, inspiré du roman de Cervantès, relate les amours contrariés de Kitri et de Basilio. Rudolf Noureev danse pour la première fois Don Quichotte au Théâtre Kirov en 1960 et en fait l’un de ses rôles fétiches. Il le remonte en 1966 pour le Ballet de l’Opéra de Vienne. Cette production entre au répertoire du Ballet de l’Opéra national de Pairs en 1981 à la demande de Rosella Hightower, alors Directrice de la Danse. Les décors et costumes ont fait l’objet d’une nouvelle production en 2002, à l’occasion de la première représentation de ce ballet à l’Opéra Bastille.

Rudolf Nureyev in Don Quixote (1981) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Rudolf Noureev and Noëlla Pontois in "Don Quixote" (1981) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Rudolf Nureyev and Noëlla Pontois in Don Quixote (1981) by INAOpéra national de Paris

Audric Bezard, Valentine Colasante and the Paris Opera Ballet in "Don Quixote" (2017) by Svetlana Loboff / OnPOpéra national de Paris

Alice Renavand (Kitri) in "Don Quixote" (2017) by Svetlana Loboff / OnPOpéra national de Paris

Don Quixote by Rudolf Nureyev (Ludmila Pagliero) (2012) by OnPOpéra national de Paris

Ludmila Pagliero, Dorothée Gilbert and Amandine Albisson in "Don Quixote" (2017) by Svetlana Loboff / OnPOpéra national de Paris

Don Quixote by Rudolf Nureyev (Alice Renavand) (2017) by OnPOpéra national de Paris

Rudolf Noureev and Noëlla Pontois in "Raymonda" (1983) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Raymonda

Le 4 février 1982 Rudolf Noureev est nommé Directeur de la Danse de l’Opéra national de Paris. Il prend ses fonctions en septembre 1983 et inaugure la saison et ses débuts, en offrant au Ballet Raymonda. S’en suivront six ballets classiques qui restent aujourd’hui encore en tête des affiches : Roméo et Juliette (1984), Le Lac des cygnes (1984), Casse-Noisette (1985), Cendrillon (1986), La Belle au bois dormant (1989) et La Bayadère (1992).

Elisabeth Platel and Charles Jude in "Raymonda" (1983) by Colette Masson / Roger-ViolletOpéra national de Paris

Rudolf Nureyev in Raymonda (1983) by INAOpéra national de Paris

Marie-Agnès Gillot and José Martinez in "Raymonda" (2008)Opéra national de Paris

Raymonda by Rudolf Nureyev (Marie-Agnès Gillot) (2008) by OnPOpéra national de Paris

Rudolf Nureyev during a rehearsal of "Romeo and Juliet" (1984) by Colette Masson / Roger-ViolletOpéra national de Paris

Roméo et Juliette

La partition de Serguei Prokofiev, inspirée en 1938 de la pièce de William Shakespeare, donne lieu à d’innombrables ballets, dont celui de MacMillan, en 1965, que Rudolf Noureev interprète avec Margot Fonteyn. Le danseur chorégraphie sa propre version en 1977, pour le London Festival Ballet, et la remanie en 1984 pour son entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra national de Paris. Faisant le choix d’une dramaturgie puissante, où se mêlent faste et violence, truculence et cruauté, le chorégraphe conçoit une fresque aux allures cinématographiques qui restitue la passion du texte de Shakespeare et rend toute son actualité à l’histoire des amants malheureux.   

Patrick Dupond and Monique Loudières in "Romeo and Juliet" (1974) by Colette Masson / Roger-ViolletOpéra national de Paris

The Paris Opera Ballet in "Romeo and Juliet" (2016) by Julien Benhamou / OnPOpéra national de Paris

Myriam Ould-Braham (Juliette) in "Romeo and Juliet" (2016) by Julien Benhamou / OnPOpéra national de Paris

The Paris Opera Ballet in "Swan Lake" (2016) by Svetlana Loboff / OnPOpéra national de Paris

Le Lac des cygnes

Rudolf Noureev danse Le Lac des cygnes avec Margot Fonteyn en 1963, puis avec les Étoiles du Ballet de l’Opéra national de Paris, Noëlla Pontois et Claire Motte. Dans la version qu’il présente en 1984 au Palais Garnier, il propose une relecture « freudienne » du ballet de Petipa et Lev Ivanov : le Prince Siegfried se dérobe à la réalité du pouvoir et du mariage pour se réfugier dans les rêves, où lui apparaît un lac magique porteur de l’amour idéalisé d’une femme-cygne. Noureev reprend en particulier le personnage du précepteur Wolfgang, et le rend plus complexe en l’identifiant au mauvais génie Rothbart. Omniprésent, celui-ci est le symbole destructeur s’opposant à l’idéal du héros.

Rudolf Nureyev (The Prince Siegfried) in "Swan Lake" (1984) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Rudolf Nureyev (Rothbart) in "Swan Lake" (1987) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Rudolf Nureyev and the Paris Opera Ballet in "Swan Lake" (1984) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Élisabeth Platel and Charles Jude in "Swan Lake" (1984)Opéra national de Paris

Mathias Heymann and the Paris Opera Ballet in "Swan Lake" (2016) by Svetlana Loboff / OnPOpéra national de Paris

Amandine Albisson and Mathieu Ganio in "Swan Lake" (2016) by Svetlana Loboff / OnPOpéra national de Paris

Swan Lake by Rudolf Nureyev at the Paris Opera (2016) by OnPOpéra national de Paris

The Paris Opera Ballet in "The Nutcracker" (2014) by Sébastien Mathé / OnPOpéra national de Paris

Casse-Noisette

Rudolf Noureev danse Casse-Noisette lorsqu’il est élève de l’École Vaganova, puis jeune danseur au Kirov, dans les versions très proches du ballet de Marius Petipa. Il remonte le ballet en 1967 pour le Ballet Royal de Suède et le Royal Ballet de Londres, pour le Ballet de la Scala de Milan l’année suivante et pour le Théâtre Colón de Buenos Aires en 1971. La production qu’il présente à l’Opéra de Berlin, en 1979, propose une interprétation psychanalytique du conte d’Alexandre Dumas : Drosselmeyer et le Prince ne font qu’un, représentant l’idéal masculin rêvé par Clara à l’aube de l’adolescence.

The Nutcracker by Rudolf Nureyev (2014) by OnPOpéra national de Paris

Monique Loudières (Clara) in "The Nutcracker" (1985) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Laurent Hilaire in "The Nutcracker" (1985) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Germain Louvet and the students of the Paris Opera's Ballet School in "The Nutcracker" (2014) by Sébastien Mathé / OnPOpéra national de Paris

Dorothée Gilbert and the Paris Opera Ballet in "Cinderella" (2011) by Sébastien Mathé / OnPOpéra national de Paris

Cendrillon

Lorsque Rudolf Noureev crée Cendrillon, l’œuvre est sans précédent à l’Opéra de Paris. À l’inverse du grand répertoire classique, l’histoire de la jeune orpheline est neuve au Palais Garnier. Aussi choisit-il de l’éclairer d’une lumière nouvelle et ne fait référence à aucune chorégraphie précédente. Il transpose le conte de Perrault dans l’univers hollywoodien des années 1930 : découverte par un producteur de cinéma, Cendrillon fait ses débuts à l’écran et conquiert au passage le cœur de l’acteur-vedette, qui la sauve des bas-fonds, révèle son talent et la propulse en haut de l’affiche.

Rudolf Nureyev with Cinderella's casting (1987) by Colette Masson / Roger-ViolletOpéra national de Paris

Agnès Letestu and the Paris Opera Ballet in "Cinderella" (2011) by Sébastien Mathé / OnPOpéra national de Paris

The Paris Opera Ballet in The Sleeping Beauty (2013) by Sébastien Mathé / OnPOpéra national de Paris

La Belle au bois dormant

La Belle au bois dormant appartient aux ballets à « grand spectacle », chorégraphiés par Marius Petipa pour le Théâtre Impérial de Saint-Pétersbourg. Créé en 1890, il marque les débuts de sa collaboration fructueuse avec le compositeur Piotr Ilyitch Tchaïkovski. Dans sa première mise en scène de La Belle au bois dormant, en 1966 à la Scala de Milan, Rudolf Noureev reprend la chorégraphie originelle de Petipa et introduit des arrangements personnels. Le royaume de Florestan n’est plus une fantaisie bon enfant, mais une cour avec son étiquette qui laisse percer la lourdeur du pouvoir et le poids des traditions. La féérie initiale du conte de Charles Perrault cède la place à une fable réaliste. Pourtant, au milieu de cette cour, la jeunesse et la fraîcheur de La Princesse Aurore et du Prince Désiré annoncent un monde nouveau.

Élisabeth Maurin in "The Sleeping Beauty" (1989) by Colette Masson / Roger-ViolletOpéra national de Paris

Josua Hoffalt and Ludmila Pagliero in "The Sleeping Beauty" (2013) by Sébastien Mathé / OnPOpéra national de Paris

The Sleeping Beaty by Rudolf Nureyev (Marie-Agnès Gillot) (1999) by OnPOpéra national de Paris

The Paris Opera Ballet during a rehearsal of "La Bayadère" (2015)Opéra national de Paris

La Bayadère

La Bayadère, perle du répertoire russe, n’est révélée à Paris qu’en mai 1961, lorsque le Kirov présente pour la première fois l’acte des Ombres hors d’URSS avec un danseur inconnu en France : Rudolf Noureev. Dès sa première apparition sur la scène du Palais Garnier, le succès du jeune artiste fut foudroyant. Un mois plus tard, il demande le droit d’asile à l’aéroport du Bourget et fait le choix de rester en Occident. Rudolf Noureev remonte cet acte au Royal Ballet de Londres en 1963, puis, en 1974, à l’Opéra national de Paris. La production qu’il présente en octobre 1992 au Palais Garnier est la première version intégrale, en trois actes, de La Bayadère, jamais dansée en France. Elle est sa dernière création, trois mois avant sa mort.

La Bayadère by Rudolf Nureyev (2015) by OnPOpéra national de Paris

The Paris Opera Ballet in the 3rd Act dans l’acte III of "La Bayadère" (2015) by Little Shao / OnPOpéra national de Paris

The Paris Opera Ballet in the 3rd Act of "La Bayadère" (1992) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

Noëlla Pontois and Rudolf Noureev in La Bayadère (1974) by Angelo Melilli / Roger-ViolletOpéra national de Paris

Wilfried Romoli (The Golden Idol) in "La Bayadère" (1992) by Francette Levieux / OnPOpéra national de Paris

François Alu in "La Bayadère" (2015) by Little Shao / OnPOpéra national de Paris

Rudolf Noureev in rehearsal in the Foyer of the Palais Garnier (1984) by Ullstein Bild / Roger-ViolletOpéra national de Paris

Credits: Story

Opéra national de Paris
Commissaire : Olga Eda

Credits: All media
The story featured may in some cases have been created by an independent third party and may not always represent the views of the institutions, listed below, who have supplied the content.
Google apps