Rares sont, au début du XVIe siècle, les armes personnelles à être conçues exclusivement pour l'apparat. La fragilité de sa garde au délicat décor d'or émaillé lui interdit en effet toute utilisation guerrière, malgré la qualité de sa lame signée, dans les gouttières, de l'inscription CHATALDO ME FECIT. La graphie archaïsante de cette signature a fait supposer à tort que cet élément était antérieur d'une quarantaine d'années au reste de l'arme. Un maître Piero Antonio Cataldo ou Chataldo est mentionné parmi les fourbisseurs espagnols de renom au début du XVIe siècle, mais la typologie des poinçons frappés sur la lame, comme les deux « comètes » insculpées au talon ou le B prolongé d'une croix marquant l'extrémité de la gouttière seraient, selon Lionello Boccia, de type florentin. Les décors gravés à l'eau forte et dorés qui enrichissent la gouttière et le talon de la lame et les éléments emblématiques qui marquent ce dernier sont cependant parfaitement en cohérence, quoique plus sommairement traités, avec la garde de l'épée, véritable chef-d'oeuvre d'orfèvrerie.
Cette dernière conserve la structure cruciforme des armes médiévales, mais l'extrémité des deux quillons s'élargit en accolades. L'âme de bronze, assez grossièrement façonnée comme le révèle une importante lacune du revêtement sur tout un côté du pommeau, est recouverte d'une épaisse feuille d'or repoussée, ciselée, ornée de filigranes et enrichie d'émail rouge, bleu et blanc. La surprenante polychromie de ce décor s'est aujourd'hui atténuée, l'émail bleu, plus fragile, étant surtout visible sur la tranche des quillons, ornés alternativement « de l'un en l'autre » d'azur et de gueule et les flammèches qui occupent le centre de la croisée ayant perdu leurs rehauts émail rouge. Une citation tirée du Magnificat + FECIT + POTENTIAM + / + IN + BRACCHIO + SUO + (il a placé la puissance dans son bras), soulignée d'émail blanc opaque, court des deux côtés des quillons. La fusée, dont les tores séparés par des filigranes sont alternativement émaillés de blanc et de rouge, est chargée, sur chaque face, d'un registre vertical au très délicat décor en candélabre où se succèdent des épis de blé, des serpents se désaltérant dans une vasque, des patenôtres et la salamandre des Angoulême, couchée dans les flammes. Cette devise, à laquelle François Ier est toujours resté fidèle, est complétée sur le talon de la lame par un signe emblématique moins fréquent qui confirme le destinataire de l'épée : le mandrin en forme d'échelle qu'enserre un écheveau replié en 8, y est répété deux fois. Le pommeau de l'épée, enfin, est formé d'une sphère émaillée de rouge où se détachent de gras rinceaux, enserrée de deux larges feuilles d'acanthe.
L'absence de couronne royale surmontant la salamandre indiquerait que cette épée aurait été réalisée avant l'avènement du souverain et qu'il l'aurait conservée près de lui comme un objet personnel jusqu'au désastre de Pavie. C'est en effet, selon la tradition espagnole, après la déroute militaire subie par les Français et la capture de François Ier que le colonel général des troupes italiennes au service de Charles Quint, Juan de Aldana, aurait prélevé dans la tente du roi vaincu cette épée, une dague garnie d'argent doré décorée à l'antique, un collier de l'ordre de Saint Michel et un livre d'Heures de l'office de la Vierge. Remise à Philippe II d'Espagne par le fils d'Aldana en échange d'une pension en 1585, l'épée est déposée à la Real Armeria.
C'est là, en 1808, qu'elle est saisie par Murat sur ordre de Napoléon Ier, qui la conservera dans son cabinet aux Tuileries jusqu'en 1815.