Cette pièce est un exemple de ce que l’on appelle les « modèles funéraires », de petits groupes sculptés qui étaient placés dans les tombes des élites égyptiennes entre le XXIIIe et le XIXe siècles av. J.-C. Comme à d’autres époques les reliefs et peintures sur les parois des tombeaux aristocratiques, mais en trois dimensions, ces modèles représentent des scènes de la vie quotidienne dans la vallée du Nil : pêche, travaux d’ateliers, labours, engrangement des récoltes et décompte des troupeaux.
Même s’il ne saute pas aux yeux de l’observateur moderne, le réalisme de ces compositions est essentiel. Ici la couche de stuc qui couvre les figurines en bois permet de modeler avec un grand sens de l’observation les formes caractéristiques des bovidés (leur large encolure, leur croupe découpée ou encore la silhouette des pattes), tandis que la couleur et l’ajout de pagnes en tissu véritable – s’ils sont authentiques – renforcent l’authenticité désirée. L’objectif n’est pas de donner l’illusion de la vie, mais de capter l’essentiel des personnages figurés pour qu’ils puissent être viables dans l’autre monde. Par la magie de l’image, les modèles doivent remplacer dans l’au-delà la réalité que l’on connaît ici-bas. Ainsi ces deux bovidés, sous la bonne garde de leurs bouviers, ont-ils pour mission de garantir éternellement au défunt tous les avantages de l’élevage bovin : lait, viande, cuir, corne, et prestige social.
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