Gerhard RICHTER, "Abstrakte Bild", 1989
Achat en 1991 avec l’aide du FRAM
C’est sur le constat premier que la « peinture n’a toujours peint qu’elle-même » que se fonde l’œuvre de Gerhard Richter. Complexe, polymorphe, il constitue, des représentations « photoréalistes » aux monochromes gris, l’analyse, la critique méthodique, et la sublimation, de toutes les formes que peut emprunter la peinture. Qu’il soit l’expression d’elle-même dans sa pure, banale et tragique matérialité, avec les monochromes, ou l’expression de ses possibilités illusionnistes dans les tableaux réalistes, ou encore la mise à plat démystifiante d’un certain esthétisme de la subjectivité avec les Abstraktes Bilder, il apparaît comme la peinture en train de se peindre. Œuvre d’autofascination donc, mais qui s’avère également une mise en procès, et en abîme, du narcissisme pictural.
"Abstraktes Bild", toile de grandes dimensions, paraît être faite d’une seule pièce bien qu’elle soit séparée en deux parties. L’artiste a utilisé de grandes spatules en plastique pour appliquer chaque couleur qui a fini par se mélanger aux autres avec un effet de superpositions et d’arrachements. En se confondant, les couleurs donnent l’illusion d’un espace, d’une profondeur, nous laissant entrevoir un monde mi végétal, mi aquatique. Les touches de peinture obtenues par arrachements donnent l’illusion d’une composition impressionniste. Les dimensions imposantes du tableau suggèrent un grand investissement physique du peintre pour appliquer chaque couche de couleur.
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