Antoine Bourdelle choisit ici de représenter le sixième des douze travaux d’Hercule. Le héros grec devait tuer les oiseaux carnassiers, se nourrissant de chair humaine, qui infestaient le lac Stymphale. Pour créer son personnage, Bourdelle demande à un officier à la musculature développée de poser. Celui-ci accepte à la condition que l’on ne puisse pas le reconnaître. L’artiste modèle alors plusieurs esquisses, abandonnant peu à peu le réalisme pour aboutir à un corps très anguleux, quasi-géométrique. À la suite de Rodin, l’un de ses maîtres, Bourdelle réemploie une Tête d’Apollon créée antérieurement (1898-1909) pour remplacer le visage du militaire. Une forte tension traverse ce groupe : le héros bande son arc et prend appui de son pied gauche sur un rocher. Cette position active fait davantage ressortir sa musculature. L’œuvre, dont l’exclusivité devait originellement être réservée à son commanditaire Gabriel Thomas, fut exposée au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1910. Mais elle rencontra un tel succès que Bourdelle décida de rompre son engagement vis-à-vis de son mécène, pour en permettre l’édition. Héraklès tue les oiseaux du lac Stymphale, qui illustra la couverture de nombreux cahiers d’écoliers, assura une gloire pérenne à Antoine Bourdelle.
Intéressé par "Visual arts" ?
Restez informé via votre newsletter personnalisée Culture Weekly
Tout est prêt.
Vous recevrez votre première newsletter Culture Weekly cette semaine.