Après un bref séjour à Londres en 1870, Claude Monet (1840-1926) s'y rend de nouveau en 1887, à l'invitation du peintre Whistler. Émerveillé par la ville, il décide d'y retourner les années suivantes afin d'y peindre quelques « effets de brouillard sur la Tamise ». Après quatre années d'observations sur le motif, c'est dans son atelier de Giverny que Monet entreprend son importante série sur la capitale anglaise. Menant de front l'ensemble des peintures, il réussit, grâce à un travail constant, à achever trente-sept toiles en 1904, en vue de les exposer.Le Parlement de Londres appartient à cette série constituée d'une centaine d'œuvres dans laquelle Monet privilégie trois motifs : les ponts de Charing Cross et de Waterloo ainsi que le Parlement. Mais le véritable sujet de ces toiles est la lumière, ainsi que les variations atmosphériques qui baignent les monuments du paysage londonien. Cette peinture aux subtils lavis colorés de violet et de bleu pourpre évoque les recherches passionnées de Monet pour restituer les effets de brouillard si particuliers de la capitale anglaise. Empreinte du souvenir de l'œuvre de Turner, que Monet découvre dès 1870-1871, elle peut surtout être rapprochée des Nocturnes de Whistler.En mai-juin 1904, la galerie parisienne Durand-Ruel organise une vaste exposition consacrée exclusivement à ces « Vues de la Tamise à Londres ». Saluée comme un événement important par la critique, la manifestation trouve aussi un écho très favorable auprès des amateurs. Quelques jours après l'ouverture, le 19 mai, le collectionneur havrais Pieter van der Velde se porte acquéreur d'une toile de la série de grandes dimensions « Palais de Westminster », pour un montant conséquent de 18 000 francs.Non content d'enrichir sa propre collection, Van der Velde, appuyé par ses amis Dussueil et Marande, tous deux membres de la commission d'acquisition du musée du Havre, va probablement être un acteur essentiel de la négociation entreprise par la municipalité auprès de Monet en 1910. Le nom du maître impressionniste avait été évoqué par la commission dès 1901, mais c'est seulement dix années plus tard que trois peintures de l'artiste viennent enrichir les collections municipales : Les Falaises de Varengeville, Les Nymphéas et Le Parlement de Londres. Acquises directement auprès de l'artiste pour un montant symbolique de 3 000 francs, ces peintures complètent alors le petits fonds d'œuvres impressionnistes déjà constitué d'une peinture de Maufra et des deux Vues du port du Havre de Pissarro, entrées en 1903 dans les collections du musée.
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