Oratrice, féministe et philosophe, Maria Deraismes (1828-1894) est connue pour avoir fondé l’Ordre maçonnique du Droit humain, ainsi que la Société pour l’amélioration du sort de la femme et la revendication de ses droits. C’est cette société qui décide de lui élever un monument inauguré en grande pompe le 3 juillet 1898, quatre ans seulement après sa mort, ce qui constitue un fait remarquable.
Debout, la tête haute, Maria Deraismes semble prête à défendre ses idées en faveur de l’émancipation féminine. Dans cette œuvre, le sculpteur parisien Louis-Ernest Barrias s’est appliqué à rester fidèle à la vérité : il s’est inspiré de photographies pour les traits du visage ainsi que pour le costume, dont le rendu des matières est précis. En la campant de façon réaliste, il cherche à souligner son engagement et sa détermination.
Comme de très nombreuses statues en bronze de Paris, le monument a été fondu sous l’Occupation par le régime de Vichy. Heureusement, la Ville de Paris conserve de nombreux modèles en plâtre pour ses monuments publics, dont celui de Maria Deraismes. En 1983, à la demande d’un groupe féministe, un nouveau bronze fut produit à partir d’un modèle en plâtre conservé par la Ville de Paris, comme c’est le cas pour un certain nombre d’œuvres, et installé dans le square des Épinettes (17e). Seule la chaise sur laquelle Maria Deraismes s’appuyait dans le monument d’origine n’a pas été restituée dans sa nouvelle version.