Seulement avec le vent, le temps et le son (Nur mit Wind, mit Zeit und mit Klang, 1997) appartient à une série d'œuvres grand format qui comprennent des pyramides et d'autres structures de l'Antiquité de grandes dimensions. Kiefer commença cette série (qui inclut aussi des livres) en 1996, en s'inspirant de photographies prises au cours de ses voyages en Amérique et en Asie. Les hauts immeubles et les gratte-ciel ont une signification spéciale dans l'œuvre de l'artiste allemand. Comme dans l'ancienne Égypte, où les pyramides étaient considérées comme des lieux de passage entre ici-bas et l'au-delà, Kiefer décrit ces monuments en les assimilant au « ciel et à la terre »[1]. Le titre de cette œuvre, qui figure dans une inscription sur la pyramide, appartient au poème Exil de la poétesse autrichienne du XXe siècle, Ingeborg Bachmann. Comme Bachmann, dont l'enfance fut marquée par la Deuxième Guerre Mondiale, Kiefer base une grande partie de son œuvre sur des guerres lointaines et anciennes pour réfléchir sur le cycle destructeur de l'histoire.