Nettement surdimensionnés et réalisés dans un matériau léger, ces gantelets s'apparentent à ces simulacres d'armes et d'équipements militaires qui accompagnaient les dépouilles princières ou royales et qui étaient déposés dans le caveau ou à proximité du tombeau à l'issue des cérémonies. Ce rituel, lointain écho des dépôts d'armes funéraires du haut Moyen Âge, est décrit lors de la pompe funèbre de Louis XIV où figuraient les éperons, les gantelets, l'écu « fait sur bon bois doré », la cotte d'armes, le heaume « timbré à la Royale », portés par les écuyers du roi. L'appartenance de ces gantelets aux obsèques de Louis XIV est mentionnée sur deux listes établies le 2 janvier et le 18 janvier 1794 au moment du transfert des objets du trésor de Saint-Denis au Museum d'Histoire naturelle et au Cabinet des Médailles.
Considérés comme perdus en 1991, lors de la grande exposition du musée du Louvre consacrée au trésor de la nécropole royale, ces gantelets funéraires sont très vraisemblablement ceux conservés par le musée de l'Armée.