Bien souvent, les productions des céramistes musulmans ont eu un rôle d’intermédiaire dans la transmission de procédés techniques vers l’Europe. Le décor de lustre métallique, inventé vraisemblablement en Irak au 8e ou au 9e siècle, consiste à appliquer un émail contenant des particules métalliques à la surface du verre ou de la céramique. Il connaît un bel épanouissement en Andalousie à l’époque nasride (1232-1492), et Màlaga s’affirme alors comme un centre de production. La faïence lustrée connaît son plein développement au cours du 15e siècle et jusqu’au début du 16e siècle dans la région de Valence, comme en témoigne ce plat d’une grande qualité. Orné sur toute la surface de motifs de volutes couleur or, il présente en son centre un cerf héraldique, inscrit dans un blason cerné de bleu. Pour structurer l’ensemble du décor, le céramiste a utilisé également le bleu cobalt pour dessiner les quatre motifs floraux qui encadrent le sujet principal. Les volutes, l’intérieur du blason et le revers du plat, représentant un aigle aux ailes déployées, ont été peints à l’aide d’oxydes métalliques broyés (cuivre ou argent).