Figure majeure de la photographie japonaise, Daido Moriyama invente dès le milieu des années 1960 un langage visuel frénétique et tourmenté, privilégiant le flou, le grain et la déformation du réel. Témoins des changements spectaculaires qui marquent le Japon de l’après-guerre, ses photographies expriment les contradictions d’un pays où une tradition séculaire persiste au sein des pratiques contemporaines. Souvent floues, vertigineusement inclinées, envahies par les gros plans, ces images révèlent une proximité et une relation particulière au sujet. Ses photographies de Tokyo, en particulier du quartier aux rues étroites de Shinjuku, offrent une vision dure et crue de la vie urbaine, et illustrent le flux constant de la vie tokyoïte. La Fondation Cartier pour l’art contemporain a présenté deux expositions personnelles de Daido Moriyama en 2003 et 2016. L’installation Polaroid Polaroid propose une reconstitution de l’atelier de l’artiste à travers 3 262 clichés polaroid. Cette œuvre offre une vision vertigineuse de l’intimité de son espace de création. On y reconnaît certaines de ses œuvres emblématiques, disséminées dans son atelier parmi les objets du quotidien et ses outils de travail et de recherche.