Cette jeune inconnue, au visage pâle et fin, semble figée dans son costume. Le noir, en vogue dans la Hollande majoritairement protestante du début du XVIIe siècle, est modulé par de subtils effets de lumière qui font chatoyer le satin et les plumes de l’éventail. La sobriété du fond met d’autant plus en valeur les détails décoratifs, attirant le regard par leur magnificence : les bijoux et le corsage de brocart, la dentelle des manches et de l’imposante fraise autour du cou. Ces atours, tout comme le choix du peintre, portraitiste favori de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie, indiquent le rang social élevé du modèle.
Celle-ci pose tournée vers la droite, sans doute en direction du portrait de son époux, aujourd’hui disparu.
Les peintres protestants privilégient la sobriété, le noir et les tons sombres, ainsi que les jeux de camaïeux. Ce rejet des couleurs vives les distingue des peintres de la Réforme catholique, qui préfèrent employer une palette chromatique très riche.