Le mouvement ultras est une sous-culture juvénile que l’on rencontre partout en Méditerranée et même au-delà. Que ce soit à Casablanca, Naples, Istanbul, ou Mostar comme sur cette image, de jeunes fans de football déploient des drapeaux et des banderoles, encouragent leur équipe en frappant dans sur des tambours et en chantant dans des mégaphones. Ici, ce sont les ultras de la Red Army, qui encouragent leur équipe dans le stade Bijeli Brijeg, en dispersant des fumigènes rouges, couleur du Fudbalski klub Velež, le club assimilé à la composante bochniaque de la ville de Mostar. L’équipe rencontre aujourd’hui le Hrvatski Sportski Klub Zrinjski, le club croate de Mostar. A travers cette rencontre sportive et l’affrontement symbolique des ultras de chaque club se lit la division entre la partie bochniaque et la partie croate d’une ville qui était, avant la guerre de 1992-1995 la ville symbole de l’idéal titiste : Jedinstvo, Bratstvo, « Unité, Fraternité » entre les peuples et nations de la Yougoslavie socialiste.