Aucun bateau ou personnage, la masse mouvante de l’eau est l’élément principal de cette composition marine qui occupe les deux tiers du tableau. L’écume des vagues est traitée en aplats japonisants. Les tonalités mates et sourdes oscillent entre le blanc, le bleu horizon et le violet sombre, couleurs correspondant à des états d’âme mystiques et mystérieux. Selon le titre donné par Wladyslawa Jaworska, il s’agirait d’une représentation avant un orage. En 1897, Slewinski écrit du Pouldu à son ami, écrivain et critique d’art polonais, Zenon Przesmycki : « Vous ne pouvez vous imaginer la splendeur de cette mer, combien on pourrait fabriquer de croquis et de tableaux, si l’on pouvait y rester une année ou deux. Faute de temps, j’en saisis au vol quelques-uns, pour avoir une image d’ensemble. »