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Soggiorno a Parigi, Oggetto 114

Carla Lonzimarzo 1952 - maggio 1954

La Galleria Nazionale

La Galleria Nazionale
Roma, Italy

Tra gli altri, figura la cospicua documentazione relativa al Théâtre national populaire (TNP) inviata, anche solo in parte, in busta ad Anna Franceschini, ed il saggio sul teatro francese. Presente ritaglio stampa sulla mostra di Vuillard presso la galleria Hector Brame, con appunti; note circa i capolavori della collezione Van Beuningen in mostra al Petit Palais; articolo riguardante la mostra Depuis Bonnard tenutasi presso il Museo d'arte moderna; quaderno con appunti integrati e corretti delle note prese alle lezioni presso l'Amphithéâtre Richelieu Sorbonne ed una piccola agenda nella quale, tra l'altro, sono segnate varie attività culturali. Presenti «Le figaro spectacles» e «Paris Match»..

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  • Title: Soggiorno a Parigi, Oggetto 114
  • Creator: Lonzi Carla
  • Date Created: marzo 1952 - maggio 1954
  • Transcript:
    Gérard Philipe, cette saison, n'a joué qu'une seule fois Le Cid, mais ce soir-là, 2.833 specta- teurs l'ont acclamé. Or, le Palais de Chaillot ne possède que 2.700 places assises. On avait du ajouter dans les travées des chaises et des tabourets. Mais la plus belle c'est à l'abbaye du Bec-Helluin, où le Theatre National Populaire jouait l'an dernier Meurtre dans la Cathédrale, que Vilar la recueillit. Puisque Paris ne veut pas de lui et de sa troupe. c'est la banlieue qui accueillera les premières repré- sentations du Théâtre National Populaire. ON a reproché a Vilar cette largesse. Il a répondu qu'il était généreux afin de pouvoir être plus exigeant. Jean, en effet, est un metteur en scène et ne connait pas la fatigue. Durant les premières répétitions d'une piece il fait travailler ses acteurs dix heures par jour, Mais dans la semaine qui précède la première repré- sentation, c'est un labeur journalier de quatorze heures qu'il impose à sa troupe. Vilar a aussi cherché à donner à ses comédiens un certain esprit d'équipe. Lors des réceptions officielles les hommes doivent porter un costume bleu marine, des souliers noirs, une chemise et une cravate blan- ches. Les femmes, un tailleur de ville. Lorsqu'il est sur le plateau, le comédien du T.N.P. est en contact direct avec le public. Vilar, en effet, a supprimé la rampe - cette muraille de lumière qui sépare la scène de la salle comme il a supprimé le rideau et les décors en trompe-l'oeil, accessoires lémodés du théatre à l'italienne, Ses audaces ont surpris les théoriciens mais elles n'ont pas dérouté les spectateurs. Or, le Palais de Chaillot est un des théatres les plus couteux de Paris. On doit dépenser par an 3.200.000 francs pour le nettoyage de la salle 3.800.000 pour son chauffage Il est aussi le théatre le plus difficile à remplir, Les tuumoristes pretendent que le Palais de Chaillot est tout juste bon à accueillir le jeudi les cancres privés de sortie. Depuis la création du T.N.P., aussi bien à Paris qu'en province et qu'à l'étranger, 1.200.000 spectateurs ont applaudi l'oeuvre de Vilar Pendant la saison 1953-1954 : Ruy Blas a été joué 35 fois et vu par 87.522 personnes: Don Juan, 33 représentations et 69.576 spectateurs: Lorensaccio, 31 représentations et 57.994 spectateurs; Richard II, 30 représentations et 61.135 spectateurs. Pour ses premiers rôles le taciturne a joué du violon toute une nuit VILAR rentre à Paris et va visiter son futur fiet. Il est occupé par les services de l'O.N.U. Il demande quand on lui rendira son bien. On lui rit au nez. Pas avant plusieurs mois. Pour Vilar la situation est critique. A tout prix il doit faire face à ses engagements A la fin de la pièce, les chevaliers qui viennent d'assassiner l'archevêque Thomas Becket se tournent vers le public et lui exposent sur le ton de la conver- sation les raisons de leur crime. En toute hate. il organise le Petit Festival de Suresnes ». Pour 1.200 francs, il offre aux specta- teurs : deux heures de Darius Milhaud, d'Honegger, de Thiriet et de Ravel; six heures de Corneille et de Berthold Brecht, trois repas: deux heures de discus- sion, une heure de Maurice Chevalier et toute une nuit de bal musette. Depuis un instant un vieux monsieur, digne et ciécoré - sans doute quelque professeur en retraite -- s'agitait sur sa chaise. Soudain il n'y tint plus. Il se dressa, rouge d'indignation, et s'écria : - C'est abominable! Il fallait le laisser mourir dans son mysticisme! Pendant ce week-end Vilar est fort inquiet. Les applaudissements ne parviennent pas à calmer ses angoisses. Il sait que les Parisiens sont toujours prêts à se reprendre et à se moquer. Il y eut dans l'assistance un moment de stupeur. Le monsieur s'apercut de sa bévue. Il en fut fort gené et se rassit en bredouillant taire. Il n'avait pas à s'excuser. Ce cri cu coeur c'était la preuve que Vilar avait réussi. Selon sa propre expression il avait uni le spectateur au spectacle. Pardonnez-moi! c'est une interruption involon- T. N. P. Vilar fait travailler (Smite de la page 38.) theatre, un vrai, avait acheté les droits de La Danse de mori. Cet échec ne rebuta pas Vilar. Quelque temps plus tard, une autre pièce de Strindberg, Orage, faisait connnitre son nom au public. Puis, au théâtre des Noctambules, il reprit La Danse de mort. Au Vieux- Colombier enfin, il jou pendant près d'un an la pièce d'Eliot : Meurire dans la Cathédrale. Il était en passe de devenir le successeur des Dullin et des Pitoeff, c'est-d-dire un metteur en scène voué à un public lettré, mais restreint, lorsqu'un événement vint bouleverser ses opinions et ses gonits. Un ami de Picasso avait décide d'organiser à Avi- gnon une exposition de ce peintre. Vilar le sut. 11 slemanda la permission de profiter de cette occasion pour mettre sur pied un festival d'art théâtral. La municipalité d'Avignon accepta et lui offrit même une petite subvention Vilar rassembla alors quelques comédiens. Il ne eur cacha pas la vérité Laventure était pleine d'aléas. Le seul cachet assuré : une semaine passée en plein air dans un des plus beanx sites du monde. Un peintre d'origine gasconne, Leon Gischia, dessina les costumes. Mais pour les exécuter, Vilar ne pouvait acheter ni satin, ni velours, ni brucards. On se contenta de toile que l'on peignit. Pendant une semaine, Jean, torturé par un ulcere d'estomac, te prit pas un instant de repos. Quant aux acteurs, entre deux répétitions. en salopette, ils aidaient les soldats du génie à monter une estrade dans la cour du palais des Papes. Le plus docile de ses pensionnaires est le plus célèbre : Gérard Philipe Le poir de la premiere représentation. Vilar fu récompensé de ses peines. Soudain, dans !. nui d'Avignon, il découvrit un public qu'il ne connaissait pas, un public fraternel. venu de toutes les classes d: la société. u public entin delarrassé de ses préjugés et de ses conventions, un public qui s'était assemble non pas pour critiquer, mais pour aimer. Et le théatre prend à ses yeux un sens nouveau. L'art dramatique, art d'essence religieuse, est ne au milieu de la foule, que ce soit sur les places de la Grèce, ou sur les parvis du Moyen Age. C'est au xvi" siècle que l'on a détourné le théâtre de ses véritables voies, qu'on l'a contine dans des salles étroites et surchargées de clorures, qu'on l'a privé d'une partie de son public Pour renouer avec la véritable tradition, il fallait donc renoncer aux salles dites « à l'italienne », c'est- à-dire å balcons superposés, et revenir au théâtre de la multitude théâtres bátis à la façon des cinémas et accessibles aux pauvres comme aux riches. Aussitôt ses amis tentent de détourner Vilar de ses projets. Ils lui rappellent que Dullin, lui aussi, avait connu cette tentation, qu'il ava abandon fin de sa vie, le charmant Atelier pour le trop vaste Sarah-Bernhardt et qu'il avait échoué. A tous ces conseils de prudence. Vilar oppose son beau visage muré de croisé réformé. Il attend. Puis, tout à coup, ce perpétuel inquiet connait un succes auquel il ne croyait plus. La même saison il tourne deux films, met en scène deux pièces, dont l'une est l'Edire d'André Gide, au théâtre Marigny. Aux côtés de Pierre Brasscur il crée Le Diable et le Bon Dieu, de Jean-Paul Sartre. Un soir, dans une loge de l'Atelier. Vilar se ma- quille. Dans un instant il va jouer le Henry IV', de Pirandello. Contre les murs du réduit sont épinglées des photos jaunies, des photos de sa jeunesse lank ce même Atelier On est à frappe à la porte. Un jeune homme entre 11 contre -jour. Vilar discerne à peine ses traits. Il se présente : Gerard Philipe! jean croit à une visite de courtoisie, mais Philipe nchaine : sa troupe 14 J'aime le théâtre, Monsieur Vilar, mais je l'aime trop pour pouvoir en faire entre deux tournages dans une salle des Boulevards. Je veux appartenir à une troupe. J'ai longtemps hésité. Vous n'êtes apparu comme l'animateur le plus proche de mes gouts. Si vous voulez m'engager, je suis libre. Vilar n'en croit pas ses oreilles. Et cependant ce n'est pas une boutade. Quelques mois plus tard. Gérard Philipe répète le rôle de Rodrigue dans Le Cid, de Corneille. Il est le plus docile des pensionnaires Son nom pourtant rendu célèbre par le cinéma, donne au Festival d'Avignon un lustre qu'il n'avait jamais connu jusqu'alors. De toutes parts en Europe on accourt dans la vieille cité des Papes, Lors de la première représentation du Cid, les cri- tiques sont stupéfaits. Rodrigue a retrouvé ses vingt ans et cette fougue que tant de sociétaires rhumati- sants lui avaient fait perdre. Le soir, encore abasourdi par les acclamations qui ont salué la sortie de scène de Philipe, Vilar rentre son hotel. Une lettre l'y attend. Il la décachète avec un peu d'émotion car elle a le format officiel annon- ciateur des mauvaises nouvelles. Ce n'en est pas une, bien loin de là. Le secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts a décidé de redonner vie au Théâtre National Populaire ce théâtre dont Vilar reve depuis la nuit d'Avignon - et demande à Jean Vilar d'en accepter la direction pendant une période de trois ans. Pour la forme, Jean hésite trois jours. Puis il accepte, C'en est fait de sa joie. De toutes parts pleuvent les sinistres présages. Le Théâtre National Populaire a un passé et un ſuneste passé. Dans la lugubre salle du vieux Troca- dero il a usé l'enthousiasme du grand acteur Firmin Gemier, son premier directeur Quant au cahier des charges que Vilar a du accep- ter, il est accablant. La subvention annuelle du Théâtre National Popu- laire est de 52 millions, moyennant quoi Vilar doit donner chaque saison 175 représentations à tarif populaire, le prix des places étant obligatoirement fixé entre 150 et 400 francs. Le dernier soir, au bal, Gérard Philipe danse avec une ouvrière d'usine. Mais les précieuses, elles aussi, sont venues heures par jour L'une d'entre elles se précipite vers Vilar en s'écriant : - Ah! mon cher ! Charmant votre T.N.P.! Vilar exulte. Le snobisme a consacré le sobriquet populaire. Cette abréviation est le signe de la réussite. Alors Vilar le taciturne saute sur l'estrade des musiciens. Il s'empare d'un violon et jusqu'à l'aube il fait danser ses hôtes Ainsi en un an le succès a fait d'un modeste ani. mateur d'avant-garde le second personnage oinciel du théâtre français. La troupe du T.N.P. comprend aujourd'hui : 39 ac- teurs : 31 hommes, 8 femmes, plus 4 élèves du Conser vatoire. C'est la troupe la plus jeune de France. La moyenne d'âge est de vingt-neuf ans. C'est aussi la troupe la mieux payée. Ses comédiens attitrés touchent 50.000 francs par mois, auxquels viennent s'ajouter les feux, c'est-à-dire la prime que Ton donne au comédien chaque fois qu'il joue. Au T.N.P. elle varie entre 3.000 et 7.000 francs. Il a fallu ajouter des tabourets aux 2.700 places pour "Le Cid"
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  • Notes: Le pubblicazioni Chanson douce (Dolce fiaba), Edizioni musicali Radio Record Ricordi, Milano 1952; Théâtre Hébertot di Parigi, Dialogues des carmélites, W. Fischer, [Paris] 1952; tutti i numeri di «Une semaine de Paris» presenti nella III Sezione: Biblioteca sono state rinvenute insieme agli altri materiali di questo fascicolo. Carla ha soggiornato presso Madame Roux (cfr. I.1.4.6).
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