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Espagne

Julian Schnabel1986

Guggenheim Bilbao

Guggenheim Bilbao
Bilbao, Espagne

Dans les années 1960 et 1970, on assista à un phénomène surnommé « dématérialisation » de l'objet artistique, les mouvements les plus importants de l'époque préconisant en effet des œuvres qui économisaient les supports et habituellement centrées sur une idée ou un concept, plus que sur l'objet lui-même. À l'inverse, les débuts des années 1980 se caractérisèrent par un retour aux traditions, aussi bien en peinture qu'en sculpture. C'est durant cette période, après deux décennies de domination de l'esthétique de l'art minimaliste et conceptuel, que Julian Schnabel joua un rôle essentiel dans la naissance de la peinture néo-expressionniste aux États-Unis, avec un coup de pinceau gestuel et le choix de thèmes figuratifs qui changèrent radicalement l'orientation de la peinture.

Schnabel devint célèbre en 1979 avec des œuvres réalisées à partir de morceaux d'assiettes, sa marque de fabrique, qu'il incrustait dans de la résine Bondo (résine polyester similaire au mastic) et qu'il couvrait légèrement d'images crues réalisées avec de grandes quantités de peinture à l'huile. La série, remarquable par son envergure, sa texture vibrante et ses thèmes difformes, fut conçue après un voyage réalisé par Schnabel en 1978 à Barcelone, où il découvrit les mosaïques de l'architecte catalan Antonio Gaudí. Dans ses œuvres comme l'impressionnante Espagne (Spain), il transfère la surface de la mosaïque à la peinture, transformant dans le processus les deux formes artistiques : les tasses et les assiettes cassées sont projetées sur la toile en touches saccadées et sculptées, altérant le plan pictural. Les tourbillons de couleur de cette série représentent habituellement des figures légendaires. Certaines rappellent l'œuvre de Pablo Picasso, mais Schnabel s'inspire de diverses sources, entre autres du Greco et des objets propres à la culture mexicaine. La tête sans corps qui apparaît au centre d'Espagne est une image récurrente dans l'œuvre de l'artiste. Ici, elle semble installée dans une arène, près du burladero, le refuge qui protège le matador du taureau. Cette tête, en forme de museau, rappelle le taureau et le matador. Schnabel a toujours été fasciné par l'Espagne et la culture espagnole, qu'il évoque en utilisant les tons ocre et rouge — couleurs du drapeau espagnol —.

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