Si l’invention, en matière de lutherie, est marquée dans la première moitié du siècle par une floraison d’instruments électriques et électroniques, celle-ci s’essouffle après la Seconde Guerre mondiale. Elle doit son nouvel essor à l’apparition et à la maîtrise d’un composant électronique : le transistor. Celui-ci marque un tournant dans la toute jeune histoire des synthétiseurs, ensembles d’« auxiliaires » électroniques permettant divers traitements des sons, leur amplification, leur déformation et leur projection.
Le synthétiseur Synthi A a été conçu par la société anglaise Electronic Music Studios (EMS), une entreprise pionnière dans la réalisation des instruments de musique électroniques fondée en 1969 par Peter Zinovieff, ingénieur en électronique et compositeur.
Synthétiseur produit à partir de 1971, initialement baptisé « Portabella », le Synthi A, représentait l’évolution portable du célèbre synthétiseur EMS VCS3. Il proposait toutes les fonctionnalités destinées à la synthèse sonore (oscillateurs, filtres, générateurs d’enveloppe...) reliées par un astucieux système de patches.
Ce type de synthétiseur a été utilisé par des musiciens de rock et de pop (Brian Eno, les Pink Floyd dans On the run en 1973, Jean-Michel Jarre, mais aussi des compositeurs de musiques de films...). Il était présent dans la majorité des studios de musique en Europe.