La vis de Saint-Gilles est une voûte annulaire rampante réalisée pour soutenir un escalier tournant. Elle tient son nom du prieuré de Saint-Gilles, près de Nîmes, où elle aurait été exécutée pour la première fois. Son tracé passe pour l’un des plus difficiles car chaque pierre qui compose la voûte est gauche et ses arrêtes sont à double courbure. Cet art du « trait » porte le nom savant de stéréotomie. Il désigne l’art de la coupe des pierres mais peut être utilisé aussi en menuiserie et en charpenterie. L’enseignement de cette discipline, qui repose sur la géométrie descriptive, s’appuie sur le dessin et des modèles en trois dimensions. Ainsi, de nombreux modèles de stéréotomie en plâtre ou en bois étaient-ils utilisés dans les écoles d’architecture ou d’ingénieurs. Cette vis de Saint-Gilles fait partie d’une collection de quarante-quatre modèles offerts au Conservatoire en 1861. Ils ont été réalisés par F. Sevestre dont on sait qu’il exposa soixante-douze « ouvrages de stéréotomie » au Louvre en 1823.