Bourguignotte portée par Anne de Montmorency lors de la bataille de Dreux, le 19 décembre 1562 Vue de trois-quart visière levée

Cette bourguignotte est un poignant témoignage de la vie du connétable Anne de Montmorency (1493-1567), personnage central tant politique que militaire de l’histoire de France pendant près de 50 ans et membre du parti catholique pendant les guerres de Religion.
L’appartenance de notre défense de tête à ce contemporain du chevalier Bayard est attestée par son monogramme, les lettres « AM » entrelacées, gravé à six reprises au niveau du mézail et sur la lame inférieure du gorgerin. Mais un autre élément promeut la bourguignotte au rang de témoin remarquable des batailles du XVIe siècle. Il s’agit bien entendu de l’impact de projectile, vraisemblablement celui d’une arquebuse étant donné son diamètre, que l’on ne saurait manquer sur la face gauche du mézail. Anne de Montmorency reçut cette blessure à la bataille de Dreux, le 19 décembre 1562, première d’une longue série et qui opposait les troupes protestantes du prince de Condé à l’armée catholique royale. Le connétable fut également fait prisonnier à cette occasion.
D’un strict point de vue formel, la pièce relève d’une construction caractéristique de la production française avec un timbre surmonté d’une imposante crête torsadée, une visière retenue latéralement par deux pivots et un mézail constitué de deux lames articulées. L’ornementation à base de gravures et de dorures se concentre sur la crête avec notamment des personnages à l’antique, des feuillages, des motifs animaliers et d’autres faisant partie du répertoire fantastique.