Pistolet à chenapan, Écosse, Dundee, 1620 Vue générale

Ce pistolet, au format d'arçon, offre toutes les caractéristiques originales de la production écossaise. Le canon et la monture sont entièrement réalisés en laiton. La platine est montée à gauche, les pistolets écossais étant symétriques, leurs platines se disposent sur le côté droit et gauche, le revers soutient un long crochet de ceinture. Le pommeau est « en queue de poisson » et la détente, selon la tradition, est dépourvue de pontet. Le mécanisme est à chenapan : le levier de la gâchette interne agit horizontalement à travers une ouverture ménagée dans la plaque de la platine, libérant le chien pourvu d'une longue crête qui vient frapper la batterie placée à l'extrémité de son bras mobile ; le bassinet, portant la date de 1620, est complété d'une importante pièce circulaire destinée à retenir les étincelles ; le monogramme « IL » est gravé entre les décors. L'ensemble de ces pièces est traité en aplat et gravé des décors d'entrelacs issus de la tradition celtique. Le canon ciselé d'enroulements, de « roses », de « compartimens » porte le monogramme AP répète la date 1620 et s'achève sur un double renfort circulaire. À noter que le numéro de l'Inventaire des collections royales est gravé, avec un soin tout particulier, au revers de la crosse.
Dundee dans le Nord de l'Écosse fut le principal centre de fabrication et d'exportation des armes et une vingtaine d'armuriers, mentionnés sur les « Incorporations of Hammermen », oeuvrèrent entre la fin du XVIe siècle et le milieu du XVIIe siècle. À plusieurs reprises est mentionné le nom de « Low » correspondant au monogramme « IL » pour John ou James ou peut-être John Leirmonth) qui figure sur un nombre très important d'armes écossaises du début du XVIIe siècle.
Nombreux sont les pistolets et fusils écossais mentionnés sur l'Inventaire sans que l'on puisse déterminer si leur présence dans l'armurerie royale résulte d'un présent diplomatique ou en raison de leurs disparités chronologiques ou, plus vraisemblablement, d'un intérêt particulier du souverain, pour les données techniques spécifiques à ces pièces qualifiées « d'irlandaises ».