Construite de 1676 à 1678 sur les plans de Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), la cathédrale Saint-Louis des Invalides conserve encore sa magnifique charpente d’origine. L’architecte avait initialement prévu un couvrement en charpenterie sur la nef et les bas-côtés, probablement pour des raisons de coûts. Mais le 24 février 1677, Jules Hardouin-Mansart signe un marché pour voûter l’église en pierre. Il créé alors une charpente à chevrons formant fermes, c’est-à-dire une succession d’assemblages triangulaires de pièces de bois montées en deux étages successifs et occupant verticalement et transversalement les combles. Un jeu savant de report de force assure la stabilité de la structure. C’est d’ailleurs tout l’intérêt du bois pour construire l’ossature d’une toiture aussi vaste : contrairement à la pierre qui ne peut résister qu’à des forces de pression, le bois a des capacités de résistance à la flexion et à la tension, selon le même principe que l’arc ou l’arbalète. La pièce oblique de chaque ferme se nomme d’ailleurs arbalétrier.
Cependant, en 1678, l’architecte modifie le couvrement en pierre de la cathédrale en rehaussant les murs latéraux d’environ un mètre au-dessus des voûtes. La charpente est donc légèrement surélevée et repose sur des jambes de bois obliques sur lesquelles reposent les entraits ( grandes pièces de bois horizontales à la base des fermes). Jules Hardouin-Mansart ajoute également des tirants métalliques reliant chaque mur pour renforcer la résistance aux forces de tension.
Depuis près de 350 ans, la charpente de la cathédrale des Invalides résiste toujours… mais elle n’a pas encore révélé tous ses secrets : au centre se trouve une petite trappe, qui parmi les hypothèses, permettrait d’observer le chœur et d’assister aux messes, caché dans les combles.
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