En 1908, Maurice Denis fait l’acquisition d’une propriété à Perros-Guirec. Il séjourne désormais dans la région tous les étés, et peint inlassablement le paysage local. Dans cette œuvre de 1914, il représente les paysans à l’ouvrage dans les champs de blé. D’après la forme de l’île Tomé à l’arrière-plan, la vue est prise de Louannec, du côté est de la rade de Perros. La lumière blanche révèle par contraste l’orangé des épis de blé, le vert clair des champs et le bleu turquoise de la mer et du ciel.
En 1906, Maurice Denis faisant référence à Claude Monet remarquait : « Les Impressionnistes commençaient d’exercer une influence [en 1885] ; on ne pouvait plus nier l’immense talent de Claude Monet, dont toute l’œuvre est un perpétuel cantique à la louange du Soleil, comme ses Séries en sont les litanies. » (Maurice Denis, « Chronique de peinture », L’Ermitage, no 12, 15 décembre 1906, p. 321). Ces propos qui mettent en évidence la sensibilité artistique de Denis trouvent un formidable écho dans cette étude de 1914.
Théoricien du groupe des Nabis, Denis est l’auteur d’une formule qui révolutionne la conception de la peinture au XXe siècle, en rappelant qu’un tableau « avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées » ([Pierre Louis] Maurice Denis, « Notes d’Art. Définition du néo-traditionnisme », Art et Critique, no 65, 23 août 1890, p. 540).
Vanessa Lecomte
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