By Musée des arts et métiers
Musée des arts et métiers
Depuis les céramistes du néolithique jusqu'aux aciéristes d'aujourd'hui, les arts du feu ainsi que le travail de matériaux naturels comme le bois ou les fibres textiles, ont occupé une place essentielle dans les activités humaines. Le musée présente à la fois les méthodes d'élaboration et les produits finis, reliant l'art à la technique.
Loom for weaving wavy fabrics (Circa 1745) by Jacques VaucansonMusée des arts et métiers
Métier à tisser les étoffes façonnées
L’originalité du projet de Vaucanson réside dans l’automatisation complète du travail grâce à une reproduction du geste des tireurs de lacs et du tisseur par l’animation des outils de tissage. La mécanique, le chasse-navette et le battant sont entraînés par des cames tandis que le tissu s’enroule régulièrement à l’aide d’une vis sans fin, le dispositif permettant la fabrication d’excellentes étoffes façonnées
Jacquard mechanical loom (First quarter of the 19th century) by Joseph Marie JacquardMusée des arts et métiers
Métier à mécanique Jacquard
Le 23 décembre 1801, Joseph Marie Jacquard prend un brevet pour une machine destinée à suppléer le tireur de lacs (c’est-à-dire de cordes) dans la fabrication des étoffes brochées et façonnées. Jacquard cherche à limiter l’encombrement des ateliers de canuts par les faisceaux de lacs jetés sur les côtés des métiers tout en réalisant des économies de main-d’œuvre.
Perfectionnée à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle, la mécanique Jacquard a connu un très vif succès.
Flying shuttle (1819) by AnonymousMusée des arts et métiers
Navette volante d'origine anglaise
La navette volante, brevetée par l’Anglais John Kay en 1733, permet au tisseur de travailler plus vite, sur une largeur d’étoffe plus grande. Renforcée de métal et munie de roulettes pour « voler » dans le battant du métier à tisser, elle est chassée d’un côté à l’autre en un coup sec.
Draw-loom (1855) by Claude DangonMusée des arts et métiers
Métier à tisser à la grande tire
Ce métier fait partie d’un ensemble de modèles réduits qui présente l’évolution et les améliorations apportées par la Fabrique lyonnaise dans le tissage des façonnés. Réalisés par Jean Marin (professeur de théorie de fabrication à l’école de La Martinière à Lyon), ils ont figuré à l’Exposition universelle de 1855 et ont été acquis par le musée la même année.
Mule jenny for spinning cotton (1811) by AnonymousMusée des arts et métiers
Mule-jenny pour la filature du coton
Vers 1774, l’Anglais Samuel Crompton invente la mule-jenny en combinant deux machines existantes, la spinning jenny et le water-frame. Les mèches de fil brut sont placées sur le râtelier de la partie fixe. Elles sont écrasées et étirées par des petits cylindres, puis s’enroulent autour d’une bobine placée sur un chariot mobile, animé par un ouvrier. En variant la vitesse des différents éléments, on obtient un fil plus ou moins fin et plus ou moins tordu, servant aussi bien pour la trame que pour la chaîne.
Self-acting' cotton winding loom (Circa 1850 - 1860) by AnonymousMusée des arts et métiers
Métier renvideur self acting pour le coton
Mule-jenny perfectionnée, le métier self acting a permis d’automatiser, grâce à un système de leviers et de contrepoids bien réglés, le retour du chariot mobile, qui était autrefois repoussé à la main.
Circular hosiery loom (Circa 1860) by Emanuel BuxtorfMusée des arts et métiers
Métier circulaire de bonneterie
Ce métier, offert par Buxtorf, a été conçu pour l’exposition et non pour une installation industrielle (les métiers sont alors arrimés aux plafonds des manufactures et non montés sur des potences). Il révèle la sophistication des fabricants mécaniciens de Troyes, capitale de l’industrie du sous-vêtement à la fin du XIXe siècle.
Sample board of copper-processed artificial silks (1897) by J. P. Bemberg AGMusée des arts et métiers
Tableau d'échantillons de la fabrication de la soie artificielle au cuivre
Trois fibres artificielles, à base de cellulose régénérée, arrivent sur le marché au début du XXe siècle : la « rayonne », du Français Hilaire Bernigaud de Chardonnet, brevetée en 1885 (à base de nitrate de cellulose) ; la « cupro » ou « soie Bemberg » (1897) ; la « viscose », des Anglais Cross, Bevan et Beadle (1893). Cette dernière, moins chère à produire, a finalement supplanté les autres dans les années 1930, mais la soie Bemberg est toujours utilisée pour les doublures.
Glassmaker's tools (Circa 1840) by AnonymousMusée des arts et métiers
Outils de verrier
L’outillage du verrier reste traditionnel depuis l’apparition du soufflage au Moyen-Orient, au Ier siècle av. J.-C. La longueur des cannes est sans doute l’une des seules variables. Les tenailles et les ciseaux servent à couper la masse incandescente ; la mailloche, les pinces et les moules donnent la forme. Pour assembler à chaud un objet en plusieurs parties (le pied et la coupe d’un verre à boire par exemple), il est nécessaire d’opérer à deux, avec un pontil, une simple tige de fer.
Glassmaker's tools: rod and blowpipes (Circa 1840) by AnonymousMusée des arts et métiers
Outils de verrier : pontil et cannes
Avec ce long tube en métal emblématique de son art, le verrier « cueille » le verre à l’ouvreau du four puis souffle une bulle d’où naîtront un vase ou une bouteille.
Yellow dichroite glass vase with painted and engraved decoration (1851) by Saint-Louis crystal worksMusée des arts et métiers
Vase en verre dichroïte jaune à décor peint et gravé
Objets de virtuosité stylistique et technique, reflets de la production des cristalleries de l’Est de la France, ces verreries font partie d’un ensemble de cent quatre-vingts pièces donné au Conservatoire en 1851.
Three-tiered crystal filigree stand (Circa 1850) by Baccarat crystal worksMusée des arts et métiers
Guéridon à trois étages en cristal filigrané
Ces verreries s’inspirent des techniques italiennes (millefiori ou verres filigranés) et illustrent également la taille du cristal pour laquelle les chimistes ont mis au point des colorations nouvelles, comme le rose, « l’eau de riz » ou le rouge.
Bottle in triple-layer glass decorated with a garland (Circa 1850) by Saint-Louis crystal worksMusée des arts et métiers
Flacon en verre triple couche à décor de guirlande
Objet de virtuosité stylistique et technique, reflets de la production des cristalleries de l’Est de la France, cette verrerie fait partie d’un ensemble de cent quatre-vingts pièces donné au Conservatoire en 1851.
Paperweight with bouquet and filigree cordon (Circa 1850) by Saint-Louis crystal worksMusée des arts et métiers
Presse-papiers à décor de bouquet avec cordon filigrané
Objets de virtuosité stylistique et technique, reflets de la production des cristalleries de l’Est de la France, ces verreries font partie d’un ensemble de cent quatre-vingts pièces donné au Conservatoire en 1851.
Mon courage double pour mon pays cornet vase (1889) by Émile GalléMusée des arts et métiers
Mon courage double pour mon pays cornet vase
Verreries d’Émile Gallé.
En 1905, l’institution commande à Henriette Gallé, veuve de l’artiste, cette spectaculaire vitrine pour servir d’écrin à cette collection. Le décor marqueté présente les ateliers de travail à chaud (la halle de soufflage) et à froid (moulage, gravure à l’acide) de la cristallerie Gallé, à Nancy. Les premières pièces ont été acquises en 1884, puis pendant l’Exposition universelle de 1889.
Vase with orchid decoration (1899) by Émile GalléMusée des arts et métiers
Vase à décor d'orchidées
Verreries d’Émile Gallé.
Le Conservatoire compte une cinquantaine de verreries, céramiques et émaux d’Émile Gallé. En 1905, l’institution commande à Henriette Gallé, veuve de l’artiste, cette spectaculaire vitrine pour servir d’écrin à cette collection. Le décor marqueté présente les ateliers de travail à chaud (la halle de soufflage) et à froid (moulage, gravure à l’acide) de la cristallerie Gallé, à Nancy.
Iris or Flambe d'eau vase (1899) by Émile GalléMusée des arts et métiers
Vase Iris ou Flambe d'eau
Verreries d’Émile Gallé.
Le Conservatoire compte une cinquantaine de verreries, céramiques et émaux d’Émile Gallé. En 1905, l’institution commande à Henriette Gallé, veuve de l’artiste, cette spectaculaire vitrine pour servir d’écrin à cette collection. Le décor marqueté présente les ateliers de travail à chaud (la halle de soufflage) et à froid (moulage, gravure à l’acide) de la cristallerie Gallé, à Nancy.
Libellules dish (1904) by Émile GalléMusée des arts et métiers
Coupe Libellules
Verreries d’Émile Gallé.
Le Conservatoire compte une cinquantaine de verreries, céramiques et émaux d’Émile Gallé. En 1905, l’institution commande à Henriette Gallé, veuve de l’artiste, cette spectaculaire vitrine pour servir d’écrin à cette collection. Le décor marqueté présente les ateliers de travail à chaud (la halle de soufflage) et à froid (moulage, gravure à l’acide) de la cristallerie Gallé, à Nancy.
Reine Marguerite carafe (1913) by René LaliqueMusée des arts et métiers
Carafe Reine Marguerite
La production de René Lalique.
Joaillier célébré pour l’originalité de ses créations, René Lalique se lance dans l’aventure du verre au tournant du XXe siècle. En 1908, il loue une usine à Combs-la-ville, dans la banlieue parisienne, puis s’installe en Alsace à Wingen-sur-Moder en 1921.
Fougères bottle (1912) by René LaliqueMusée des arts et métiers
Flacon Fougères
La production de René Lalique.
Joaillier célébré pour l’originalité de ses créations, René Lalique se lance dans l’aventure du verre au tournant du XXe siècle. En 1908, il loue une usine à Combs-la-ville, dans la banlieue parisienne, puis s’installe en Alsace à Wingen-sur-Moder en 1921.
"Leurs âmes" bottle for parfums d’Orsay (Circa 1913) by René LaliqueMusée des arts et métiers
Flacon Leurs âmes pour les parfums d’Orsay
Flacon à parfum en verre blanc, soufflé moulé, bouchon moulé pressé, modèle "Leurs âmes" d'Orsay.
Flat openwork carafe (Circa 1842) by Jules ZieglerMusée des arts et métiers
Carafe plate ajourée
Les grès bronze de Jules Ziegler.
Les pièces de Ziegler s’inscrivent dans une interprétation du vocabulaire naturaliste de Bernard Palissy, figure tutélaire des céramistes du XIXe siècle. Elles sont fabriquées au moule et non tournées. Dans son atelier, « un sanctuaire mystérieux » selon son ami Théophile Gautier, Ziegler s’attache en particulier à la production des décors et aux recherches sur la cuisson et les colorations.
Egyptian vase (1842) by Jules ZieglerMusée des arts et métiers
Vase égyptien
Les grès bronze de Jules Ziegler.
Les pièces de Ziegler s’inscrivent dans une interprétation du vocabulaire naturaliste de Bernard Palissy, figure tutélaire des céramistes du XIXe siècle. Elles sont fabriquées au moule et non tournées. Dans son atelier, « un sanctuaire mystérieux » selon son ami Théophile Gautier, Ziegler s’attache en particulier à la production des décors et aux recherches sur la cuisson et les colorations.
Palissy-style faïence basket (1882) by Alfred CorpletMusée des arts et métiers
Corbeille en faïence façon Palissy
Alfred Corplet, artiste peintre, se présente comme « réparateur d’objets d’art », en particulier d’émaux de Limoges mais aussi de céramiques Palissy ou Saint-Porchaire, dont la cote est très élevée, et qui sont à l’époque largement imitées.
Moulds and 'mother' moulds for a Florence cup (1895) by Gérard, Dufraisseix et CieMusée des arts et métiers
Moules et mères destinés à la réalisation d'une tasse Florence
La porcelaine de Limoges est renommée pour ses blancs, obtenus grâce au kaolin de Saint-Yrieix.Une des techniques de fabrication les plus employées est le coulage, qui permet la reproduction en centaines d’unités. De la barbotine céramique (une pâte fluide où la charge minérale est en suspension) est versée dans un moule poreux, en plâtre.
Glazed stoneware by Jean Carriès (Circa 1890) by Jean CarrièsMusée des arts et métiers
Grès émaillés de Jean Carriès
Ces pots et vases, pièces uniques, sont décorés de superpositions de glaçures et de coulures, parfois soulignées d’un liseré doré. Ils ont été donnés au musée par le céramiste Émile Grittel en 1934.
Saigon lidded vases (Circa 1880) by Manufacture Nationale de SèvresMusée des arts et métiers
Vases couverts Saïgon
Ces vases proposent deux variations autour de la forme Saïgon, imaginée en 1880, typique du goût pour l’Extrême-Orient. Dans une même gamme de couleur, le bleu de Sèvres, ils montrent deux interprétations bien différentes : l’une, classique, avec filet d’or et figures sur la panse ; l’autre, moderne, avec un semis de fleurs stylisées et japonisantes.
Machine for making paper (1834) by Louis Nicolas RobertMusée des arts et métiers
Machine à fabriquer le papier
La « machine à faire le papier d’une très grande longueur », brevetée en 1799 par Louis Nicolas Robert, a été conçue pour répondre à la demande croissante de papier tout en limitant les coûts de production. Cette machine reproduit les gestes des artisans et suit les principales étapes de la fabrication : préparation de la pâte dans des piles à cylindres qui déchirent les chiffons de chanvre, de lin et de coton ; étalement de la pâte liquide qui est ensuite pressée, séchée et enroulée sur des bobines.
Le Creusot steam hammer (1846) by François BourdonMusée des arts et métiers
Marteau-pilon à vapeur du Creusot
À la tête des ateliers de constructions mécaniques du Creusot de 1837 à 1852, le mécanicien François Bourdon est chargé d’organiser la production des forges et hauts-fourneaux, et de concevoir un équipement varié. Les frères Schneider sont particulièrement intéressés par son expérience dans la construction de navires à vapeur, acquise en Amérique et en Angleterre. C’est dans ce contexte et pour forger des pièces de très grande taille comme les arbres d’hélices des bateaux que Bourdon conçoit en 1841 un marteau-pilon à vapeur dont la force frappante est de 2,5 tonnes.
Annular continuous kiln (1868) by Friedrich HoffmannMusée des arts et métiers
Four annulaire à cuisson continue
Ingénieur mécanicien allemand, Friedrich Hoffmann dépose des brevets dans le domaine du chauffage industriel dès 1858. La particularité de ce four annulaire est de ne pas avoir de foyer fixe ; la combustion se propage de chambre en chambre par le biais de cassettes remplies de charbon et placées en partie supérieure, une fois le four allumé.
Bessemer steelworks (Circa 1860) by AnonymousMusée des arts et métiers
Aciérie Bessemer
Actionné par des manettes articulées, ce modèle permet de visualiser les déplacements nécessaires à la fabrication de l’acier selon le procédé mis au point par Henry Bessemer en 1855. La masse de fonte chauffée dans une sorte de cornue, le convertisseur, est soumise à un puissant jet d’oxygène qui la décarbure et la purifie. Les impuretés sont évacuées sous forme de gaz ou forment un laitier* résiduel.
Martin steelworks, Compagnie des Fonderies, Forges et Aciéries de Saint-Étienne (1912) by Compagnie des Fonderies, Forges et Aciéries de Saint-ÉtienneMusée des arts et métiers
Aciérie Martin de la Compagnie des Fonderies, Forges et Aciéries de Saint-Étienne
Le procédé Martin ou Siemens-Martin permet d’obtenir une coulée d’acier de bonne qualité à partir de fontes mêlées à des ferrailles de récupération. Il exige des températures très élevées, difficiles à atteindre, mais il est plus productif et plus simple à mettre en œuvre que le procédé Bessemer.
Aluminium precision beam scale (1855) by Collot FrèresMusée des arts et métiers
Balance de précision à fléau en aluminium
C’est dans le cadre de l’Exposition universelle de 1855 que sont présentés, pour la première fois, des objets fabriqués en aluminium. Ils sont l’œuvre du chimiste Henri Sainte-Claire Deville, dont les travaux ont été encouragés par l’empereur Napoléon III.
Objects made in aluminium (Circa 1860 - 1865) by AnonymousMusée des arts et métiers
Objets en aluminium
L’aluminium par le procédé Sainte-Claire Deville. L’une des applications méconnues de l’aluminium dans ses débuts est la réalisation de petits objets précieux délicatement décorés, mettant en valeur les principales qualités de ce matériau, inaltérabilité et légèreté.
Shield made by electroplating (Circa 1850) by Alexandre GueytonMusée des arts et métiers
Bouclier réalisé par dépôt galvanoplastique
La galvanoplastie est une technique de mise en forme du métal par dépôt électrolytique et l’une des applications de l’électricité les plus appréciées au milieu du XIXe siècle. Les particules de métal dissous se déposent, sous l’effet d’un courant électrique, dans un moule recouvert d’un matériau conducteur.
Gutta-percha dish (Circa 1850 - 1880) by The Gutta-Percha CompanyMusée des arts et métiers
Plat en gutta-percha
La gutta-percha est une résine naturelle issue du Palaquium gutta, une variété d’arbres originaire de Malaisie. Elle intéresse les Européens pour ses propriétés adhésives et d’isolation électrique, découvertes en 1842. Ce latex sert à recouvrir des câbles télégraphiques ; le premier câble transatlantique résistant, posé par le navire Great Eastern en 1866, fait ainsi la renommée de la Gutta-Percha Company.
Le Lion et le Serpent (1855) by René LambourgMusée des arts et métiers
Le Lion et le Serpent
Rene Lambourg, émailleur à Saumur, réalise, au terme de huit années de travail, cet étonnant groupe. La légende veut que le verrier ait été sollicité en 1811 par Napoléon Ier lui-même pour reproduire en volume un tableau représentant « un lion sous les griffes duquel se tordait un énorme serpent ».
Conception et réalisation :
Musée des arts et métiers
Sources :
"Le Musée des arts et métiers. Guide des collections", sous la direction de Lionel Dufaux, éd. Artlys / Musée des arts et métiers, 2013.
Banque d'images - http://phototheque.arts-et-metiers.net
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