Il était une fois... le plus grand des châteaux du Val de Loire. Construit par le roi François Ier au début du XVIe siècle, il est l'emblème de la Renaissance française à travers le monde. Découvre son histoire grâce à cette exposition virtuelle conçue spécialement pour les enfants.
Un grand destin
François de Valois, comte d'Angoulême, est né à Cognac le 12 septembre 1494. Son père meurt alors qu'il n'a pas tout à fait 2 ans. Il grandit entouré par l'affection de sa maman, Louise de Savoie, et de sa sœur aînée Marguerite. Son cousin, le roi de France Louis XII, n'a pas de fils. Il l'appelle donc à la cour de France, devient son tuteur et le marie à sa fille Claude. François est progressivement désigné comme le "dauphin", c'est-à-dire son successeur sur le trône. Louis XII s'éteint à Paris le 1er janvier 1515. François, âgé d'à peine 20 ans, devient officiellement le roi de France sous le nom de "François Ier". Il fonde ainsi une nouvelle dynastie : celle des Valois-Angoulême.
Amuse-toi à cliquer puis à zoomer sur ce portrait en pied de François Ier pour en découvrir tous les détails !
Pour en savoir plus sur la victoire militaire remportée par François Ier à Marignan en 1515, clique sur l'image ci-dessus.
Le père des Arts et des Lettres
Prince moderne et ambitieux, sensible aux Arts et aux Lettres, François Ier s'entoure dès le début de son règne de nombreux artistes et intellectuels. Ainsi, dès 1516, il accueille à sa cour l'un des plus célèbres artistes italiens, Léonard de Vinci... François Ier s'intéresse en particulier à l'architecture. Construire est pour lui le moyen de montrer sa richesse, sa puissance et sa modernité. Il commence par agrandir ou modifier certains châteaux royaux, comme ceux d'Amboise ou de Blois. Il entreprend ensuite de reconstruire la ville de Romorantin avec l'aide de Léonard de Vinci, mais le projet est annulé. Enfin, naît l'idée d'édifier un nouveau palais sur les terres de Chambord... Une idée qui se concrétise dès 1519.
Pour en savoir plus sur le séjour de Léonard de Vinci en France, clique sur l'image ci-dessus.
1519 : un grand palais émerge des terres marécageuses de Chambord
A l'origine, François Ier voulait construire à Chambord un seul bâtiment : un immense et moderne "donjon". Il s'agit d'un bâtiment "carré" avec des tours aux angles. Finalement, son projet évolue. Vers 1526 (soit 7 ans seulement après le début des travaux), le roi demande l'ajout de deux "ailes" (bâtiments rectangulaires) de chaque côté du donjon : l'une pour abriter son logis ; l'autre, une chapelle royale. Enfin, un bâtiment bas en U ("l'enceinte") relie les deux ailes pour former une cour intérieure.
Vue de la façade sud du château de Chambord (2016), © DNC / Sophie LloydDomaine national de Chambord
Clique sur l'image ci-dessus pour en savoir plus sur les étapes de construction du château.
Détail de l'aile royale du château de Chambord (2013)Domaine national de Chambord
Pour découvrir de nouveaux détails sur l'aile royale du château, clique sur l'image ci-dessus.
Une importante découverte a été faite en 2007 dans la cour du château... Elle a permis de comprendre les premiers travaux réalisés en 1519. Pour en savoir plus, clique sur l'image ci-dessus !
Veüe du chasteau de Chambor, du costé de l'entrée (1678), Israël Silvestre (1621-1691)Domaine national de Chambord
François Ier ne voit pas son œuvre achevée...
Malheureusement, lorsque François Ier meurt en 1547 (après 32 ans de règne), le château n'est toujours pas achevé. Le donjon et l'aile royale sont terminés mais l'aile de la chapelle ne s'élève que jusqu'au premier étage et l'enceinte basse demeure à ciel ouvert. Les travaux se poursuivent lentement sous le règne de son fils, le roi Henri II, mais le chantier s'endort ensuite pendant plus d'un siècle... Il faut attendre le règne de Louis XIV pour voir le château de Chambord enfin achevé.
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Voici un portrait du roi Henri II. Pour en savoir plus sur les travaux réalisés pendant son règne à Chambord, clique sur l'image ci-dessus.
Croissants de lune sculptés sur la galerie de l’aile de la chapelle (1547/1559)Domaine national de Chambord
Sais-tu que l'emblème d'Henri II est sculpté sur les façades de l'aile de la chapelle et de la galerie attenante ? Pour en savoir plus, clique sur l'image ci-dessus.
Un château entre Moyen Âge et Renaissance
François Ier ne cache pas son ambition : il veut construire à Chambord un "bel et somptueux édifice" (selon ses propres termes !), destiné à éblouir le monde. Pour cela, il s'inspire de l'architecture traditionnelle de la France pour marquer sa puissance et la continuité, mais aussi de l'architecture de la Renaissance italienne pour montrer sa modernité. Ce mélange est une réussite ! Chambord apparaît, aux yeux des visiteurs de l'époque, comme l'édifice le plus beau et le plus moderne de son temps. LE SAIS-TU ? Le mélange des deux influences françaises et italiennes a créé un nouveau style architectural appelé la "Première renaissance française".
Pour en savoir plus sur les façades du château, clique sur l'image ci-dessus
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Détail des parties hautes du château de Chambord (2014)Domaine national de Chambord
Pour en savoir plus sur les parties hautes du château, clique sur l'image ci-dessus.
Deux grandes innovations : 1) l'escalier à doubles-révolutions
L'architecture du château est remarquable mais deux éléments ont surtout marqué les visiteurs depuis le XVIe siècle : son grand escalier central ainsi que le plan du donjon. L'escalier s'élève en plein centre du bâtiment. Il est constitué de deux rampes qui s'enroulent l'une au-dessus de l'autre, tout autour d'un noyau creux et percé d'ouvertures. Il impressionne par sa majesté et son côté un peu "magique". En effet, si deux personnes empruntent une rampe différente, elles se voient par les fenêtres tout au long de la montée mais ne se rencontrent jamais.
Escalier de chambord (2013), Domaine national de ChambordDomaine national de Chambord
Pour en savoir plus sur la place étonnante de l'escalier dans le château, clique sur l'image ci-dessus.
Schéma de l'escalier à doubles-révolutions du château de Chambord (2013)Domaine national de Chambord
Pour comprendre la structure de l'escalier, clique sur l'image ci-dessus.
Détail de la volée nord de l’escalier à doubles-révolutions (2013)Domaine national de Chambord
Au XVIe siècle déjà, de nombreux visiteurs sont émerveillés par l'escalier à doubles-révolutions de Chambord. Découvre la citation d'un diplomate vénitien en cliquant sur l'image ci-dessus.
Deux grandes innovations : 2) Le plan centré
Le plan intérieur du donjon de Chambord est organisé autour d'une croix grecque (c'est-à-dire une croix dont les branches sont égales), formée par quatre grands "couloirs". Au centre, trône le grand escalier. Ainsi, les logements du roi et de ses courtisans sont aménagés dans les angles du donjon. Ce plan, appelé "centré en croix grecque", est d'ordinaire utilisé pour construire des édifices religieux (par exemple : la basilique Saint-Pierre de Rome en 1506). Chambord est l'un des tous premiers bâtiments civils à l'utiliser. Un choix plutôt symbolique ! A NOTER : ce plan se répète dans le donjon d'étage en étage.
Pour en savoir plus sur la fonction des grandes salles formant la croix grecque, clique sur la photo du ci-dessus.
Une fantaisie de sculptures
A Chambord, le décor sculpté est omniprésent : sur les chapiteaux des façades (parties supérieures des colonnes aplaties appelées "pilastres"), les piliers de l'escalier central, les voûtes du second étage du donjon ou encore les constructions des toits. Il faut dire que la pierre de tuffeau utilisée pour construire le château, tendre et facile à tailler, permet aux sculpteurs d'exprimer leur talent et leur fantaisie. Souvent, ces décors représentent les emblèmes de François Ier ou des rois de France. Ainsi, sur les voûtes du second étage apparaissent en alternance dans les 400 caissons (ou "carrés" sculptés) des salamandres surgissant au milieu des flammes, des "F" couronnés, des fleurs de lys, etc.
Pour en savoir plus sur les voûtes du second étage du donjon, clique sur l'image ci-dessus.
Détail des voûtes à caissons au 2e étage du donjon (2014)Domaine national de Chambord
Les salamandres sculptées sur les voûtes du second étage illustrent la devise de François Ier. Pour en savoir plus, clique sur l'image ci-dessus.
Clique sur l'image ci-dessus pour découvrir plus de détails sur la variété des décors sculptés du château.
La salamandre est-elle un animal imaginaire ? Pour le savoir, clique sur l'image ci-dessus.
La tour-lanterne du château de Chambord (2015)Domaine national de Chambord
La plus haute tour du château porte à son sommet un décor sculpté symbolique... Quel est-il ? Pour le savoir, clique sur l'image ci-dessus.
Quand François Ier séjournait à Chambord
François Ier réside rarement à Chambord. Il conserve une vie nomade qui le conduit de château en château et de ville en ville avec sa cour. A Chambord, il ne semble être accompagné que par une partie de ses courtisans, les plus intimes. Cette "petite bande" doit cependant représenter plusieurs centaines de personnes ! Le roi séjourne au château pour veiller sur l'avancée du chantier et pour profiter des plaisirs de la chasse. François chasse en effet presque chaque jour et Chambord est le terrain idéal pour cette activité : les terres autour du château abritent de nombreux cerfs, daims ou encore sangliers. Le souverain vient aussi à Chambord pour faire visiter son nouveau palais à ses courtisans, des souverains ou diplomates étrangers... et ainsi, les éblouir. LE SAIS-TU ? D'après nos connaissances actuelles, le roi séjourne au château 18 fois, ce qui représente en tout 73 jours. Son plus long (et dernier) séjour a lieu du 22 février au 14 mars 1545.
Tapisserie "L'arrivée en campagne", issue de la Tenture des "Chasses du roi François" (2014), Atelier du Faubourg Saint-Marcel (Paris), d'après des cartons de Laurent GuyotDomaine national de Chambord
Clique sur l'image ci-dessus pour en savoir plus sur cette représentation du roi François Ier à la chasse.
François Ier accompagne un hôte illustre à Chambord en décembre 1539. Mais qui est-il ? Pour le savoir, clique sur l'image ci-dessus.
Comment loge t-on dans le donjon de Chambord ?
Les quartiers d'habitation, appelés "cantons", sont aménagés dans les angles du donjon. Chacun d'eux est divisé en deux logements : l'un, de forme carrée, s'insère dans l'angle de deux bras de la croix grecque ; l'autre est inséré dans la tour. Comme le plan se répète d'étage en étage et que les logis sont identiques dans chaque canton, on peut dire que Chambord se présente comme un immeuble. Prenons l'exemple d'un logis carré "standard". On y trouve : la chambre, pièce publique aux multiples fonctions. On y dort, on y prend des repas, on s'y divertit, on y reçoit. C'est la pièce principale du logis. Il y a ensuite une garde-robe, réservée à la toilette et au rangement des affaires (même si des conseils peuvent également s'y tenir !). Puis, un cabinet de travail où l'on reçoit, lit, écrit et conserve des affaires précieuses. Enfin, l'oratoire, destiné au recueillement et à la prière.
Pour comprendre en détail l'aménagement des logis carrés et de tours, clique sur le plan ci-dessus.
Il existe dans le donjon 6 étages principaux... mais les rez-de-chaussée, 1er et 2e étages comprennent 2 niveaux habitables. Clique sur l'image ci-dessus pour en savoir plus.
Pour en savoir plus sur les escaliers de service du château, clique sur l'image ci-dessus.
Voici une "loggia". Sais-tu quelle est sa fonction ? Clique sur l'image pour le découvrir.
Aménager la chambre d'un logis
Les chambres des logis sont de vastes salles, hautes et difficiles à chauffer. Y habiter nécessite donc quelques aménagements de confort. Des tapis et nattes de joncs de rivière sont disposés sur le sol pour l'isoler du froid tandis que les murs sont couverts de tapisseries ou tentures. Il faut même accrocher des tapisseries contre les portes (appelées "portières") pour empêcher les courants d'air. Dans le reste de la chambre sont installés des lits, des coffres, des bancs ou des tabourets, un buffet, une table à tréteaux, etc. Rien que du mobilier démontable et facilement transportable. Et, bien sûr, les domestiques sont chargés d'entretenir de bons feux de cheminée !
Pour en savoir plus sur cette reconstitution virtuelle d'une chambre de courtisan au XVIe siècle, clique sur l'image.
Lit du premier gentilhomme de la chambre (2019), DNC / Sophie LloydDomaine national de Chambord
Sais-tu que le roi ne dormait pas seul dans sa chambre ? Pour en savoir plus, clique sur l'image ci-dessus.
En l'absence du roi, le château est vide !
En effet, François Ier voyage avec sa cour et ses meubles ! Ainsi, quelques jours avant son arrivée, le maréchal des Logis du roi et le service de la fourrière se rendent au château pour tout préparer. Les meubles sont assemblés, puis installés dans les logements, les tentures et les tapisseries sont accrochées au murs, les tapis placés au sol, etc. Le souverain reste quelques jours puis il repart et le château se vide de nouveau. Quel déménagement !
Imagine le château en cours d'aménagement... Il pourrait ressembler à cela ! Pour en savoir plus sur cette reconstitution virtuelle, clique sur l'image.
Le projet fou de François Ier
Lorsque François Ier entreprend la construction du château de Chambord, le site n'est pas très accueillant ! Des marais couvrent une partie des terres à cause de la présence d'une petite rivière, le Cosson, qui serpente en plusieurs bras. En été, ils attirent les moustiques et les maladies ; en hiver, ils s'étendent. Afin d'améliorer cet environnement, le grand projet de François Ier était de détourner jusqu'à Chambord une partie du cours de la Loire, fleuve distant de quelques kilomètres. Ainsi, les marais auraient disparus et le roi aurait pu arriver en bateau jusqu'au château ! Malheureusement, ce rêve ne s'est jamais réalisé...
Chanbourg. La face du devant du bastiment du costé de l'Orient (XXe siècle. Reproduction d'une estampe réalisée en 1576), d'après Jacques Androuet du CerceauDomaine national de Chambord
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Vue de la façade nord-est du château depuis le canal (2014)Domaine national de Chambord
Quels travaux François Ier a t-il finalement réalisés aux abords du château ? Pour le savoir, clique sur l'image ci-dessus.
Le domaine des "Plaisirs" du roi
Dernière réalisation de François Ier à Chambord : la création d'un parc clos autour du château. Dès 1523, le roi demande en effet à l'un de ses officiers d'acquérir des terrains privés en son nom pour constituer un jardin et un grand territoire de chasse. Il entreprend la construction d'un mur en pierre tout autour. Enfin, il nomme quelques gardes pour le surveiller. Même si le parc n'atteint pas les limites espérées par le roi, sa surface reste exceptionnelle pour l'époque (autour de 2 500 ha). Cette création permet à François Ier de marquer sa richesse et son prestige... mais il peut surtout s'y adonner aux "plaisirs" de la chasse avec sa cour.
Conclusion
Chambord apparaît comme l'une des plus grandes réalisations architecturales de la Renaissance. Les concepteurs l'ont imaginé comme un palais "idéal" où se mêlent les innovations du siècle et des éléments plus traditionnels. Pourtant, le château de Chambord n'a jamais été la résidente permanente d'un souverain. Sa position isolée, loin des villes (surtout de Paris), ne s'y prêtait guère... Il faut aussi penser à ses pièces trop volumineuses pour être chauffées ... Ainsi, certains rois de France y ont séjourné de temps en temps pour profiter du divertissement de la chasse (comme Louis XIV), d'autres l'ont tout juste visité, certains n'y sont jamais venus. Ils ont alors permis à des princes ou des officiers d'y loger temporairement. Finalement, Chambord s'apparente davantage à une œuvre d'art qu'à un réel bâtiment d'habitation. De tout temps, les visiteurs du château ont été émerveillés par l'architecture et les décors de cet édifice admirable, né pour la gloire d'un roi des esprits les plus éclairés et des mains les plus habiles de son temps.
BONUS ! Découvre cette superbe vidéo réalisée en 2015 par la société de production Gédéon.
Auteur des textes : Virginie Berdal, chargée de recherches (Domaine national de Chambord)
Sélection des images : Virginie Berdal
Création de l'exposition : Virginie Berdal
Remerciements :
Alexandre Leboutet, webmestre (Domaine national de Chambord)
Eric Johannot, chargé de recherches et de l'action éducative (Domaine national de Chambord)
Luc Forlivesi, conservateur général du patrimoine, directeur du patrimoine et des publics (Domaine national de Chambord)
La société Histovery, co-productrice de l'outil de médiation "HistoPad Chambord" pour les images virtuelles
Le Service de prévention spécialisée de l'ACESM (Blois / Vendôme)
Catharina Bruley, Cultural Institute coordinator (Google)
Et toute l'équipe de Google Cultural Institute.