A la force de la nature

Au cours des siècles, l’homme a su mettre à profit les forces de la nature pour transformer les céréales en farine. Le moulin à grain est un outil, dont le moteur (ailes ou roues), sous l’effet d’une force(éolienne, hydraulique, musculaire) actionne des meules qui écrasent les grains.

Le principe d'utiliser une meule pour broyer les céréales était déjà présent. Les grains étaient écrasés sur une pierre plate fixe, grâce à l’action d’une pierre ronde mobile, actionnée par l’homme.

Ces moulins primaires, dont on trouve les vestiges dans les musées, étaient faciles à transporter sur les bateaux pour nourrir les équipages par exemple ou d’un camp militaire à un autre.

L’archéologie a mis à jour des éléments de moulins dits pompéiens (vestiges découverts à Pompéi ̈). 

Leur utilisation reposait sur la force d’un animal.

L’époque de leur invention serait attestée dans l’antiquité (traité d’architecture de Vitruve), mais leur pleine expansion se situe au Moyen-âge. De nombreux moulins à eau sont encore visibles le long des cours d’eau. 

Beaucoup ont été restaurés et certains produisent à nouveau de la farine ou de l’hydro électricité. Ils peuvent être alimentés en eau par une rivière, une dérivation d'un cours d'eau, un étang, et plus rarement par un aqueduc.

Le meunier lève la vanne ouvrière pour que la force de l’eau fasse tourner la roue du moulin. A son tour la roue actionne la meule pour le broyage du blé. 

Les grains de blé sont versés dans une trémie , puis par l’auget, petite goulotte en bois, qui, par un mouvement de va et vient, laisse le grain se glisser entre les meules par l’oeillard (trou central de la meule).

Les grains sont alors broyés et transformés en farine qui se déverse à la sortie des meules et tombe dans le bac avant d’être ensachée.

Les moulins à marée fonctionnent grâce au phénomène des marées et sont aussi des moulins à eau. A marée montante, la mer remplit un bassin de réserve qui retient l’eau à marée descendante. 

A marée basse le meunier ouvre les vannes du réservoir et l’eau ainsi libérée se déverse dans la mer en provoquant la rotation de la roue du moulin au passage !

Le moulin à vent est apparu en France au début du XIIème siècle. Le principe du moulin à vent est d’utiliser l’énergie du vent (éolienne) pour actionner une meule.

Les ailes du moulin entraînent un arbre moteur qui fait tourner un rouet équipé de dents de bois appelés alluchons. 

Ce système d’engrenage entraîne un pignon (la lanterne) qui actionne la meule tournante (ou courante) sur la meule dormante (qui ne tourne pas). 

Les grains sont écrasés entre les deux meules pour donner la mouture (farine et son).

On repère leurs silhouettes sur les monts, près des coteaux bien ventés et dans les vallons bien exposés, sur une motte artificielle, sur une cave. Ils pouvaient être en bois, en pierre ou en brique.

Il en existait même sur des bateaux pour nourrir les équipages lors des expéditions, ainsi que sur les remparts des villes.

Les frères André et Pierre Astrié, originaires du Tarn, ont inventé dans les années 50 un petit moulin destiné aux paysans agriculteurs.

Faisant partie du paysage des régions de France, de nombreux moulins sont restaurés ou en cours de réhabilitation grâce aux actions des associations et l’intervention des communes dans le cadre de projets touristiques et patrimoniaux .