Si l'on considère la beauté et l'harmonie incomparables qui émanent des œuvres d'art de Gustav Klimt, il est stupéfiant de constater que lui-même était manifestement une personne souvent insatisfaite de son propre travail et du monde qui l'entourait. Surtout, les nombreuses lettres qu'il a adressées au fil des ans à sa compagne Emilie Flöge, dans lesquelles il évoquait ouvertement son état d'esprit, donnent l'impression que sa personnalité était tout sauf harmonieuse.
Outre ses jérémiades et lamentations récurrentes au sujet des épreuves de la vie de tous les jours ou du mauvais temps, il se plaignait régulièrement d'affections physiques de diverses natures, allant d'un simple rhume ou mal de tête à une douleur lancinante due à un abcès sur la mâchoire.
Les lamentations étaient particulièrement fortes lorsque Gustav Klimt voyageait, même si ce n'était que rarement le cas. Alors qu'il se trouvait à Bruxelles en mai 1914, il a déclaré : "Malheureusement, mon rhume est devenu insupportable, de même que ma vilaine toux […] Mon système digestif, qui se portait très bien au départ, ne fonctionne plus très bien non plus… refroidissement à tous les niveaux… douleurs dentaires." Assurément, un grand nombre de ces lamentations pouvaient être dues à de véritables affections physiques, mais il semble plus probable qu'elles étaient la manifestation des tendances hypocondriaques du peintre.
Lorsque Gustav Klimt voyageait, il se plaignait presque immanquablement de ne pas se sentir bien lors de ses déplacements et se languissait de rentrer chez lui. Par exemple, à la fin d'un voyage d'à peine deux semaines à Paris et à Madrid (de fin octobre à début novembre 1909), il a écrit à Emilie Flöge : "Mon cerveau et mon estomac veulent rentrer à la maison et me harcèlent tranquillement."
Text: Österreichische Galerie Belvedere / Franz Smola
© Österreichische Galerie Belvedere
www.belvedere.at
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