Léonard de Vinci et Andy Warhol : la rencontre de deux génies

Ce voyage qui s'étend sur six siècles fait se rencontrer, à Milan, Léonard de Vinci et Andy Warhol, deux artistes de renom de leur époque respective, bien que quatre siècles les séparent.

Juxtaposer Andy Warhol et Federico Borromeo, ou bien la crypte de l'église du Saint-Sépulcre et la réinterprétation de "La Cène" de Léonard de Vinci par l'inventeur du pop art, peut paraître audacieux. 


À première vue, il est tout aussi choquant de comparer le joyau qu'est la pinacothèque Ambrosienne, créée pour abriter des trésors artistiques et culturels, à la fabrique d'œuvres d'art en série, théorisée par un artiste convoité par toutes les galeries de New York (et d'ailleurs). (…)

(…) Derrière l'ingéniosité audacieuse des créateurs de cet événement artistique et de cette exposition se cache pourtant une occasion unique de porter un regard neuf sur Andy Warhol et de réinterpréter la pensée qui sous-tend la relation entre l'art et le christianisme. Cet événement culturel intrigant a beaucoup à offrir à quiconque a la patience et l'humilité de l'aborder avec le désir de comprendre, et pas seulement de confirmer ses connaissances. 

Francesco Braschi, bibliothèque Ambrosienne.
 

Grâce à des images et des musiques très évocatrices projetées à 360°, les visiteurs se retrouvent dans le Milan que Léonard de Vinci a dessiné, pensé et dans lequel il a vécu.
 

Elle se termine par "La Cène" d'Andy Warhol, l'œuvre in situ de 1987 dans laquelle le père du pop art a réinterprété le tableau du même nom de Léonard de Vinci lors de sa dernière exposition, organisée par le Credito Valtellinese au Refettorio delle Stelline.

Le parcours est ponctué de thèmes exploités par l'esprit visionnaire de Léonard de Vinci, et qui ont marqué l'histoire et le développement de Milan.
 

Parmi ceux-ci, on retrouve l'hydraulique, le rapport à la terre et à la nature, et les innovations technologiques et architecturales qui ont donné naissance aux gratte-ciel et aux tours Bosco Verticale de Milan.
 

À Milan, Léonard de Vinci a inventé une nouvelle façon de voir le monde grâce à ses peintures, tandis que ses capacités d'observation ont ouvert la voie à l'essor de la science.

Mais il y a aussi le Milan de la musique et le Milan cohésif du tableau de "La Cène", ce qui nous amène aux peintures du Refettorio Ambrosiano et à la partie de l'exposition dédiée à l'œuvre d'Andy Warhol.
 

Depuis au moins 500 ans, Milan permet à des génies potentiels d'accomplir leur destin. Le génie d'un seul homme a donné naissance au Milan d'aujourd'hui et a façonné le Milan de demain. 


Nous voulons ici célébrer la ville, son génie, sa beauté, mais surtout chaque individu qui a contribué à faire de Milan la ville qu'elle est et qu'elle deviendra. 

Edoardo Filippo Scarpellini, directeur du groupe
MilanoCard.

La révélation, après la mort d'Andy Warhol, de ses intimes convictions religieuses (…) a permis de comprendre l'importance qu'occupait la religion dans la vie de l'artiste (…). 

(…) De la même manière que les icônes sacrées sont classées et étudiées en fonction de la manière dont elles s'intègrent dans des catégories bien définies et des modèles canoniques, nous cherchons à comprendre le sens et le sens et la position des images reproduites dans une histoire qui change constamment et qui évolue de plus en plus vite. 


Par conséquent, ces reproductions enrichissent l'œuvre originale d'une expérience et d'un sens du partage, ce qui apporte bien plus que la production mécanique en série. 

Cela s'applique particulièrement à "La Cène" de Léonard de Vinci, qu'Andy Warhol a retravaillée plusieurs fois. 


Il a d'abord découvert l'œuvre sous la forme d'une simple reproduction au trait dans le livre de prières de sa famille, qu'il utilisait depuis sa plus tendre enfance.
 

Mais le lieu voisin de celui qui abritait l'œuvre d'Andy Warhol joue également un rôle, à sa manière, dans ce dialogue entre l'original et la copie, entre la première édition et l'œuvre revisitée.

Dans la crypte de l'église du Saint-Sépulcre se trouve une reproduction du tombeau du Christ de Jérusalem, tel qu'il aurait été vu par les croisés. Ils souhaitaient le recréer au cœur de leur propre ville et en ont fait le centre névralgique du Milan médiéval. (…) 


Enfin, le sol de la crypte est constitué de dalles provenant du forum romain de Mediolanum. 

Ces dalles ont été foulées pendant près de deux millénaires par des hommes et des femmes en pèlerinage, en quête de sens et de stabilité dans leur vie, qu'ils ont bien souvent trouvés dans leur relation avec le Christ. 


Même ceux qui ne connaissaient pas ou ne partageaient pas ces croyances suivaient en réalité les traces d'hommes et de femmes attirés par la foi. Grâce à Andy Warhol, c'est peut-être encore le cas aujourd'hui, malgré tout. 

Francesco Braschi, bibliothèque Ambrosienne