La mode masculine du XVIII et XIXème siècles fit la part belle aux broderies de fils de soie, d'or ou d'argent. À Nîmes de nombreuses brodeuses travaillaient à leur réalisation.
De la fin du XVIIIème siècle au Premier Empire, la mode masculine portée à la cour évolue peu. L’habit masculin se compose de plusieurs pièces : la culotte, le gilet et l’habit.
La culotte descend jusqu’au-dessous des genoux où elle est ajustée par une jarretière. Auparavant, les bas étaient roulés avec la culotte au niveau du genou.
La veste est un vêtement de dessous dont le dos est fait dans une étoffe ordinaire, à l’inverse du devant pouvant être en soie et richement orné de broderies.
Gilet masculin par AnonymeMusée du Vieux Nîmes
Au XVIIIème siècle, cette mode des broderies a permis l’établissement à Nîmes d’un réseau de brodeuses qui appliquaient des paillettes et des fils d’or, d’argent ou de couleur sur les soieries nîmoises.
Sous le règne de Louis XV, les manches sont supprimées, la veste prend le nom de gilet. Ce terme apparaît en 1769 dans l’ouvrage « L’Art du tailleur » de François-Alexandre Pierre de Garsault (1693-1778).
L’industrie textile nîmoise se structure par un ensemble de petits ateliers. Les brodeuses travaillent depuis leur domicile et sont rémunérées à la pièce. Seul le devant du gilet est brodée avant d’être assemblé.
La mode des gilets brodés aux motifs fleuris débute en 1774 avec l’arrivée de Louis XVI sur le trône de France.
Le motif d’un gilet est d’abord dessiné sur un carton par un dessinateur. Ce dernier maîtrise la technique du tissage et de la broderie et suit l’évolution rapide des motifs.
Habit à la française (18ème siècle), AnonymeMusée du Vieux Nîmes
L’habit à la française évoluant peu durant un siècle, la mode s’exerce sur les accessoires. Les décors se concentrent sur les pans du devant, les pattes des poches, les plis des basques et les parements des manches.
Les ornements sont coordonnés entre la culotte, le gilet et le habit.
Cet habit d’homme est confectionné autour de 1775 dans un broché de soie marron et violet et brodé de motifs de plumes, de fleurs et de feuillages, à dominante jaune et blanc, sur les bordures, les poches de guirlandes et les boutons.
Veste et gilet d'enfant (18ème siècle), AnonymeMusée du Vieux Nîmes
Datant de la seconde partie du XVIIIème siècle, cet habit d’enfant composé d’un manteau et d’un gilet est un autre exemple de cette mode portée sur les détails des accessoires.
De velours violet, ils sont tous deux brodés de fils métalliques dorés et de sequins. Les manches à revers du manteau, à la doublure de soie, sont agrémentées de boutons en strass.
Le musée possède une très riche collection d’échantillons de broderies réalisées pour des devants de gilets ou pour des robes. Parmi les pièces notables du fonds, on peut citer la collection d’échantillons entrés dans les collections en 1950.
Ces échantillons sont proposés aux clients avant la confection du vêtement sur mesure.
La redingote apparaît sous la fin du règne de Louis XIV en Angleterre. Elle complète la tenue masculine avec plus de sobriété. Dès 1780, la mode des broderies s’essouffle.
Redingote (18ème siècle), AnonymeMusée du Vieux Nîmes
Le « riding-coat » est un vêtement confortable adapté à la chasse au renard. Il est d’abord inventé pour la noblesse d’outre-manche séjournant en majorité à la campagne. Il gagne d’abord les cercles de la cour anglaise avant d’être adopté en France.
Réalisation : Ville de Nîmes - Musée du Vieux Nîmes
Iconographie : © Stéphane Ramillon, © Gilles Lefrancq, © Ville de Nîmes - Musée du Vieux Nîmes
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