La conquête par l'armee du sultan marocain (batailles de Tondibi le 13 mars 1591, puis de Bamba en octobre) provoque la chute de l’empire Songhaï et la fin de la dynastie des Askia. La baisse considérable de l’activité économique, commerciale, scientifique qui s’ensuit à Tombouctou signe l’arrêt progressif de l’écriture des manuscrits.
Unveiling for the beloved friends eager for knowledge about religious duties and accountingSAVAMA-DCI
Une répression terrible s’abat sur les hommes de savoir qui sont arrêtés, emprisonnés, dépouillés de leurs biens puis déportés à Marrakech, comme Ahmed Baba… Des pillages ont lieu : les manuscrits sont alors rangés et cachés dans des cantines par les familles, puis progressivement oubliés (bien que les cantines se soient transmises de génération en génération).
19ème siècle connaît une période de renaissance avec la dynastie des Kunta. On produit à nouveau des manuscrits. Mais c’est aussi le début de la colonisation. La période coloniale est une période « d’occultation » des manuscrits.
Le Saint CoranSAVAMA-DCI
Suite à l’exportation de manuscrits par les colonisateurs, les familles cachent à nouveau les documents, en créant dans les maisons des souterrains ou des pièces dissimulées derrière le mur. On retrouve certains de ces fonds à la Bibliothèque nationale de France (fonds Archinard, fonds oumarien que l’on peut consulter sur Gallica).
La « redécouverte » des manuscrits se fait quelques années après la fin de la période coloniale. En 1966 et 1967, 2 conférences organisées à Abidjan et Tombouctou par l’UNESCO pour une réécriture de l'histoire africaine et la protection du patrimoine de la région en créant un centre spécialisé dans la collecte et la conservation des manuscrits.
La création de l'institut Ahmed Baba
En 1973, le centre Ahmed Baba (CEDRAB) est ouvert à Tombouctou. Il commence des campagnes de collecte (il est demandé aux familles de céder les manuscrits au CEDRAB), de traitement et de conservation des manuscrits.
Le CEDRAB – qui a changé de nom en devenant l’IHERIAB– s’installe dans de nouveaux locaux en 2009.
La création de SAVAMA-DCI
De son côté, la bibliothèque Mamma Haidara obtient des moyens pour la conservation et le traitement de ses collections (Fondation Andrew Mellon, Al Furqan…).Profitant de la liberté d’association instituée en 1991, l’association SAVAMA-DCI est créée en novembre 1996 et s’installe dans des locaux à Tombouctou. Sa première action sera de faire de la sensibilisation auprès des familles, mais sur une base différente du CEDRAB.
La façade de la bibliothèque Al Wangari à TombouctouSAVAMA-DCI
Ainsi, la SAVAMA-DCI apporte un appui technique et financier aux familles (pour le traitement et la conservation) et les encourage à garder leurs manuscrits au sein des familles.
Au début les moyens manquent, mais progressivement, à la suite notamment d’expositions organisées aux Etats-Unis, SAVAMA-DCI trouve des financements, ce qui lui permet de s’engager dans les travaux de conservation des collections, d’inventaire…
Le sauvetage des manuscrits
Avec l’occupation par les djihadistes du nord Mali en 2012, la menace de trafic ou de destruction des manuscrits devient aigüe ; une opération a alors été organisée par l'ONG SAVAMA-DCI pour exfiltrer ces manuscrits hors de Tombouctou (et d’autres villes de la région), principalement vers Bamako.
Arrivée des malles à Bamako lors de l'évacuation des manuscrits, SAVAMA-DCISAVAMA-DCI
Les manuscrits de l’Institut Ahmed Baba ont également été sauvés en premier lieu.
SAVAMA-DCI s’installe dans de nouveaux locaux à Bamako. Les manuscrits sont stockés dans divers lieux de la ville.
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