Ce moteur, présenté au premier salon de l’aéronautique en 1908, est constitué de sept cylindres en étoile. Il s’agit d’un moteur rotatif, tournant avec l’hélice. Le vilebrequin est fixe et sur son maneton, une bielle à sept branches peut tourner librement. Chaque branche comporte un piston qui coulisse dans l’un des sept cylindres du moteur. La rotation du bloc cylindres autour du vilebrequin entraîne la bielle et les pistons. Elle est excentrée par rapport à celle de la bielle, ce qui permet aux pistons d’effectuer leur course entre deux positions extrêmes, les points morts haut et bas. Cette solution complexe témoigne du haut niveau de technicité de la société Gnome ; le poids du bloc cylindres nécessitait un équilibrage méticuleux des pièces en mouvement. Ce moteur, étudié pour l’aéronautique, a été utilisé par Roland Garros pour sa traversée de la Méditerranée en 1913. L’Omega, surnommé « Rototo », était le moteur le plus performant de la Première Guerre mondiale malgré une puissance limitée, un effet gyroscopique gênant la navigation et la projection d’un voile visqueux d’huile de ricin sur le pilote.