Connu en France comme le revolver dit 1892 espagnol, ce revolver, produit par Trocaola, Aranzabal y Compania, est en fait une copie du revolver Smith & Wesson Military & Police chambré pour la cartouche française de 8 mm destinée au revolver d'ordonnance modèle 1892 en dotation dans l'armée française. Pour pallier le manque d'armes de poing au début de la Première Guerre mondiale, la France a donc acheté ce type de revolver fabriqué en Espagne.
Cette arme a appartenu au 2e classe Étienne Gétiaux. Né le 16 avril 1876 à Nouvion-sur-Meuse (Ardennes), le soldat Gétiaux passe du 45e régiment territorial d'infanterie au 309e régiment territorial d'infanterie le 26 janvier 1916 et il est détaché à la section de camouflage. Le 23 mai 1916, une équipe de camoufleurs, composée du maréchal des logis Flameng et des soldats Baptiste Jean, Émile Morin, Eugène Carré, Émile Carpentier, Hubert Prudhomme et Étienne Gétiaux, se rend à la 13e division d'infanterie, qui occupe le secteur de la Butte de Souain au sud de Tahure, pour poser plusieurs observatoires de première ligne. La première partie des travaux étant terminée, l'équipe se dirige vers le PC du général de brigade, au lieu-dit « La Baraque », pour demander des renseignements sur la seconde partie des travaux à effectuer. Elle suit le boyau « Burton » lorsque plusieurs obus de gros calibre tombent à une centaine de mètres. Quelques secondes plus tard, un autre obus tombe et éclate dans la tranchée au milieu de l'équipe. Un éclat traverse l'étui de revolver et arrache une partie de la queue de détente et le pontet du revolver d'Étienne Gétiaux, qui est tué sur le coup ainsi que Hubert Prudhomme. Émile Morin, Eugène Carré et Émile Carpentier sont grièvement blessés.