Soutenu par sa mère, le minuscule enfant prend appui sur le crâne du roi agenouillé devant lui, qui lui baise respectueusement le pied. Rarement cette scène de l'Adoration des Mages, si souvent représentée, aura été traitée avec autant d'humanité et de somptuosité. Marie et Joseph ont trouvé refuge dans une grotte aménagée en étable, dont on aperçoit au fond une remise de brique et de bois. L'humble couche de paille de la crèche contraste avec la magnificence de la coupe godronnée emplie de pièces d'or, et l'éclat des costumes de ces visiteurs venus de loin : riches manteaux garnis de fourrures, tunique d'un or éclatant, brocarts et damas. Placés sur une même ligne oblique, les rois évoquent sans doute les trois âges de la vie. Auprès d'eux, des serviteurs apportent les offrandes royales. A l'arrière-plan, soldats et spectateurs serrés dans un espace trop étroit forment une troupe hétéroclite aux attitudes et expressions variées. Un très jeune garçon, noyé dans l'ombre au milieu de la foule, porte la myrrhe et nous regarde. Couleurs vives et contrastées, effets de matières, densité de la composition : à partir de diagonales et d'arabesques reliant les personnages et les plans, Rubens réalise ici une composition d'inspiration baroque. L'artiste flamand a traité ce sujet à de nombreuses reprises. Ce tableau, daté vers 1617-1618, était probablement destiné à une collection privée car son format en largeur ne permet pas d'imaginer qu'il ait pu orner un autel. Il connut une fortune considérable par sa reproduction en gravure et en tapisserie.
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