Né en 1966 à Yaoundé, Cameroun.
Vit et travaille entre Bruxelles et Douala.
Pascal(e) Marthin(e) Tayou
Tayou s’est donné deux prénoms : Pascal(e) et Marthin(e), qu'il féminise.
Il se voue à une carrière d'avocat espérant y trouver une certaine pureté. Mais il "fout le camp " de l'université quand il se rend compte que le Droit est perverti. Il se tourne alors vers l'Art bien qu'il ait l'impression que " ça n'existe pas."
"Jeune, j'écrivais, je dessinais c'était ma révolte qui ressortait." Les mots et les rythmes de ses textes, les objets recyclés et littéralement cloués sur des châssis traduisent avec brutalité l'étalage des maux du monde.
En 1995, Pascale Marthine Tayou réalise plusieurs séries de dessins " Das Kapital "1995, " All the Mighty " 1996, " Pauvres Hommes " 1996 et " Les gens de la rue " en 1996, à la craie, aux feutres de couleur, encres et stylos bille au dos d'affiches récupérées.
Ces dessins sont exécutés très rapidement, sans préalable et sans retouche d'un geste libre et presque automatique. Sans jamais s'arrêter, réfléchir ou regarder derrière lui, Tayou ne les découvre qu'une fois achevés. Bien qu'ils apparaissent informes et incontrôlés l'ensemble des dessins s'apparente à des réseaux dynamiques interconnectés dans lesquels l'énergie se serait infiltrée afin de les démanteler.
Suivant cette même logique Pascale Marthine Tayou crée des installations sur les lieux même d'expositions, recyclant toutes formes de matériaux, d'objets et d'images qui révèlent à la fois la circulation continue de l'individu à travers le monde mais aussi son histoire personnelle et sa culture. Il en parle comme des oeuvres collectives, le résultat de ce qu'il vit, de ce qui se passe au quotidien. Une somme de voyages, de rencontres, d'énergie, de hasard et de spontanéité. " Je laisse aux autres la possibilité de tout dire, pour moi l'art est un simple vecteur de communication ".