Bien que dans le premier catalogue du Musée Épiscopal publié en 1893 on indiquait que ce devant d'autel provenait d'un lieu imprécis, situé dans la municipalité de Capolat, dans le Berguedà, il est certain que deux parements latéraux d'autel, que l'on conserve au Musée diocésain et régional de Solsona, reconnus comme provenant sûrement de Sant Andreu de Sagàs, font partie, avec ce frontal, d'un seul et même ensemble. Quant au style, en particulier pour ce qui est de l'utilisation très marquée de la ligne noire pour profiler les personnages et cerner les traits de physionomie caractéristiques de leurs visages, nous pouvons dire que nous nous trouvons devant un même artiste. Son art est proche de celui du peintre de tradition populaire qui réalisa les parements frontaux de Sant Martí de Puigbò et de Sant Llorenç Dosmunts. Le Christ pantocrator, bénissant de sa main droite et tenant dans sa main gauche le livre portant le monogramme IHS, préside ce parement frontal. Il est entouré des symboles du tétramorphe – saint Jean, saint Marc, saint Matthieu et saint Luc. Dans les quatre compartiments sont représentées les scènes et légendes suivantes de la vie de saint André : le saint conduit en prison, le proconsul Egée ordonne la crucifixion du saint, la mort d'Egée et la crucifixion de saint André et, enfin, un groupe de femmes et deux enfants, l'un monté sur les épaules de l'autre, contemplent la mort du proconsul.