Apparue en Chine au XIIe siècle avant notre ère, puis utilisée à la chasse par les Romains, l'arbalète se décline en plusieurs types : à jalet, à cranequin, à pied de biche... Si certains modèles, comme celui de Catherine de Médicis (inv. 997 I), sont légers et faciles à manipuler, d'autres nécessitent une plus grande force physique, mais toutes se recoupent dans leur construction : un arc associé à un mécanisme permettant de le tendre. Plus silencieuse qu'une arme à feu dont la détonation provoque la fuite du gibier, l'arbalète est donc une alliée précieuse du chasseur.
Fixé à demeure au-dessus de l'arbrier métallique, le pied de biche permet en l'actionnant de tendre la corde à son maximum. Pour déclencher le tir, une simple pression sur la gâchette placée sous l'arbrier suffit. La puissance d'une telle arme est largement supérieure à celle d'un arc, le projectile étant propulsé à plus de 200 km/h. Pas étonnant dès lors de voir ce type d'arbalète utilisé pour chasser le gros gibier, comme sur cette enluminure du « Livre de Chasse » de Gaston Phébus (1331-1391) dans lequel le plus célèbre veneur du Moyen Âge décrit les différents types d'activités cynégétiques répertoriés.
Au niveau de son décor, l'arbalète recèle quelques petites fantaisies. La principale réside sur la crosse. Unique élément en bois de la pièce et entièrement recouverte de plaques d'ébène, d'ivoire et de corne de cerf, cette dernière est agrémentée d'un portrait en buste de dame arborant la large fraise du costume féminin très en vogue au début du XVIIe siècle. La poignée du pied de biche représente quant à elle une tête de lion.