Désignée sous le titre de « harnois blanc », pour la brillance de son fer poli, l'armure était alors réservée à l'homme d'armes de haut lignage et était reconnue comme un symbole chevaleresque. Cette armure composite, c'est-à-dire confectionnée à partir d'éléments de plusieurs harnois de même typologie et de même époque, reflète assez bien ce que pouvait être une armure lambda portée à la fin du XVe siècle en Europe. En effet, il n'est pas rare de trouver trace de commandes de pièces autonomes (jambières, solerets, mitons, tassettes), puisque lesdites pièces pouvaient séparément être perdues ou abîmées durant les combats ou les tournois. La défense de tête est un armet sphérique sans crète. Elle est munie d'un mézail en pointe percé de trous et de fentes horizontales pour la vue et la respiration. Le plastron, bombé, présente une grande pièce de renfort à sa partie inférieure et une avancée sur le sternum. Les épaulières sont très couvrantes tandis que les tassettes, étroites, sont très divergentes et ne protègent que la partie externe de la cuisse. La défense de tête (vers 1470), le plastron (vers 1490), la dossière (vers 1510), les épaulières, la braconnière et les tassettes sont allemands. Les défenses de bras (vers 1510), les cuissards et les grèves (vers 1490), les genouillères (avant 1450) et les solerets sont italiens.