Dans la série des harnois d'enfants, nous sommes ici confrontés à une pièce destinée à la pratique équestre sans doute confectionnée pour un enfant âgé de 8 ans. Il est bon de rappeler qu'au même titre que l'escrime, la chasse ou encore la pratique des échecs, l'équitation faisait partie intégrante de l'éducation des fils de la noblesse et qu'une tenue adéquate accompagnait chacune de ces activités.
Le rendu de l'armure, à la surface entièrement polie, est homogène. Le côté pratique a visiblement primé sur l'esthétique, on ne relève en effet au niveau du décor que deux fleurs à six pétales gravées sur les genouillères ainsi que des torsades de bordures sur chacune des pièces constituant l'armure (cubitières, épaulières, colletin...). L'absence de gantelet saute aux yeux, ainsi que les deux trous situés sur l'extrémité gauche du plastron à l'emplacement de l'arrêt de cuirasse aujourd'hui disparu.
La typologie du harnois est typiquement française avec les cuissards, articulés de 14 lames dont la dernière sert de genouillère, directement fixés au ressaut inférieur du plastron. Sur l'armet se distingue un crochet, fixé à la joue gauche, qui permet le maintien du mézail ouvert, une position qui autorise une meilleure respiration à l'enfant qui le porte tout en lui assurant un angle de vision élargi.