Armure de Christophe Furer, Allemagne, 1540-1550 Vue de face

A partir des années 1540, les ateliers de Nuremberg, dont nous retrouvons le poinçon sur la dossière et sur la bourguignotte de ce harnois, produisent en masse des armures destinées à équiper les corps d'infanterie et particulièrement les unités de lansquenets qui louent leurs services aux différentes nations européennes. Les plus soignées de ces demi-armures sont polies, comme cet ensemble qui aurait appartenu au capitaine de Nuremberg (1567) et grand voyageur Christoph Fürer von Haimendorf. Mais ce fastidieux fourbissage destiné à masquer les traces des marteaux de la forge est souvent remplacé par un enduit noirâtre sur lequel se détachent quelques larges bandes de métal décapé « à blanc ». Ce type de harnois dit « de munition » est utilisé jusqu'au début du XVIIIe siècle.
Notre spécimen est complété d'une bourguignotte ouverte à visière et joues mobiles maintenues en place par une courroie de cuir qui se boucle sous le menton. Les épaulières à sept lames, fixées sous le colletin, descendent bas sur les bras. Le plastron et la dossière, faite de trois pièces réunies par des rivets, s'attachent à l'aide de courroies de cuir très visibles sur la photographie. Enfin la braconnière à trois lames amovibles supporte de longs cuissards de huit lames elles aussi articulées qui descendent jusqu'aux genoux.